Manoirs et châteaux ne se comptent plus dans le Maine, ultimes témoins de vieilles luttes à l’ouest du royaume de France. Non loin du Mans, le château de Villaines s’inscrit dans cette longue histoire. Dans les années 1630, un château longiligne a succédé à la forteresse médiévale élevée par un compagnon d’armes de Du Guesclin au centre d’un vaste territoire agricole. C’est ce domaine, ce château aux hautes toitures d’ardoise, que nous donne à voir Fabrice Moireau. En immersion totale, l’aquarelliste nous livre une vision complète et intimiste des lieux. Façades, toitures, chambres et salons, bibliothèque, cuisine, caves et douves, pigeonnier et grange, rien n’a échappé à l’oeil de ce passionné d’architecture ancienne. Depuis un peu plus de vingt ans, Villaines connaît une impulsion nouvelle, sous la houlette de propriétaires qui se sont passionnés pour les lieux. On y admire maintenant de très beaux jardins recomposés dans l’esprit du xviie siècle, au sud et au nord du château, mais aussi un potager clos d’un hectare, d’une grande sophistication, plusieurs fois primé. Complétant son reportage, Moireau a chaussé les bottes de jardinier et croqué sous tous les angles, au fil des saisons, ces merveilles de nature domestiquée. Satanislas Dupleix, un jeune écrivain, a mené l’enquête en parallèle. De sa plume vive et documentée, il porte au jour et détaille les mille et un secrets du domaine, du château et des jardins. Il narre à la façon d’un récit romanesque, qui accompagne au plus près les aquarelles, les hauts et les bas, les anecdotes, les petits mystères que seule la succession des siècles permet. Villaines a le secret de nous faire revivre un peu de ce XVIIe siècle campagnard, où la rumeur de Versailles parvenait par petites touches. Un livre intime, joyeux et documenté qui ouvre enfin les portes.