LE PALAIS LABIA, VENISE

ARRIZOLI CLEMENTEL, P.

145,00

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Charles de Beistegui a fait réaliser, dans les années 50, deux grands albums aquarellés qui furent confiés au talent du même « imagier », le russe Alexandre Serebriakoff, dont il lança la carrière de spécialiste de vues d’intérieur. L’un fut consacré aux transformations du château de Groussay dans les années 40, d’une part, l’autre au grand bal qu’il donna le 3 septembre 1951 au palais Labia à Venise, d’autre part. C’était là reprendre la tradition brillante des grands albums dédiés à des fêtes que le xviiie siècle avait tant illustrées, et celle des vues d’intérieur, tant aimées du xixe siècle, que Mario Praz fit redécouvrir en 1964, succès d’édition remarquable. Les deux albums, de très grand format, 50 par 64 cm chacun, reliés identiquement dans une belle reliure de maroquin bleu ornée de filets d’or et d’une grecque noire, étaient présentés, « à perpétuelle demeure », sur la grande table centrale de la salle hollandaise de Groussay. Devenu un symbole, le bal du Labia fut intitulé « le bal du siècle » grâce au soin apporté à chaque détail, son déroulement étudié, se terminant par une sorte d’apothéose d’approbation publique qui le placera immédiatement au firmament. Référence absolue, liée au prestige de Venise, évocation réussie d’une de ses plus grandes époques, le bal n’aura pas provoqué seulement la création d’un album en un unique exemplaire, mais aussi, la fièvre médiatique aidant, une moisson de photographies. Après l’édition, grâce à Alain de Gourcuff, de l’album de Groussay, il a semblé naturel d’y donner une suite avec l’album consacré au bal de Venise, où brille le pinceau de Serebriakoff. C’est l’objet de cette publication exceptionnelle, en deux volumes, sous étui. Elle présente, dans un premier volume, l’histoire, l’architecture et le décor du palais, les efforts considérables de Charles de Beistegui pour retrouver la splendeur initiale des salons, dans l’esprit du xviiie siècle vénitien. Le second volume, publie intégralement les 13 aquarelles de Serebriakoff, avec un commentaire détaillé où l’auteur explique le déroulé de la fête. Une introduction générale rappelle les sources possibles de cet évènement si pensé. Il en donne les principaux épisodes, complétés, en annexe, par les plus beaux témoignages, avec la liste des invités, ainsi que celle précise des 15 « entrées », véritable spectacle au début du bal, dans une « mise en scène » du chorégraphe Boris Kochno, meneur de jeu d’un soir. C’est Pierre Arizzoli-Clémentel, directeur général honoraire du château de Versailles, qui a rédigé le texte qui accompagne l’édition de ces deux albums exceptionnels. En ce soixante-dixième anniversaire du bal, les lumières de la fête se sont éteintes depuis longtemps ; restent les images, belles, émouvantes, qui font comprendre l’écho qu’elle rencontra auprès de ceux qui eurent la chance de la vivre, et, plus nombreux sans doute, de ceux qui en perçurent les lueurs, à travers la poésie et la mélancolie d’un passé retrouvé.

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