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Année de parution | 2002 |
1937. On peut voir aujourd’hui, dans la gare d’Albert, un Potez 36/14 suspendu (version de sErie majeure, construite en 103 exemplaires), qui a volE pour la dernière fois en 1991. Cet hommage, rendu ainsi à son constructeur Henry Potez, nE un siècle plus tôt (1891) et considErE à juste titre, par les Albertins, comme un jalon pour la mEmoire, est aussi parfaitement symbolique de cette citE et de son histoire. Cette ville, tant de fois victime, en effet, des exactions guerrières, dEtruite à 90 % lors de la Première Guerre mondiale, a toujours su resurgir de ses cendres. Huit fois, en plus de 2 000 ans d’existence, elle a failli disparaà®tre de la carte, huit fois elle s’est relevEe de ses ruines. Petit village gaulois à l’origine, Enk (puis Encre ou Ancre), qui ne devait être nommE Albert qu’en 1620, fit, pendant les cinq siècles de la pax romana, partie de la Deuxième Belgique. Après cette pEriode de paix et de prospEritE, les invasions successives firent rEgner l’anarchie et la violence, jusqu’au moment o๠Dagobert remit de l’ordre dans le royaume mErovingien (VIIe siècle), donnant la terre d’Encre aux moines de Saint-Riquier, qui en furent les seigneurs pendant trois siècles, y attirant beaucoup de colons. Un château fut EdifiE au Xe siècle pour rEsister aux pirates normands et c’est près de deux cents ans plus tard que la commune d’Encre fut officiellement reconnue (charte de 1178). Au XIVe siècle, l’industrie et le commerce furent dEveloppEs dans la citE qui possEdait six corporations et trois foires annuelles, mais la guerre de Cent Ans vint compromettre cette situation. Toutefois, c’est surtout au XVIe et au XVIIe siècles que la violence armEe allait faire des ravages dans la localitE : en 1523, les Anglo-NEerlandais, partisans de Charles Quint, rEduisirent la ville à l’Etat de cendres, en 1553 et 1554, à peine reconstruite, elle fut à nouveau incendiEe et ses fortifications furent dEtruites. DonnEe par le très jeune Louis XIII, en 1617, à Albert de Luynes, pour services rendus contre Concini, la citE prit le nom d’Albert en 1620. Pendant la guerre de Trente Ans (suite des conflits religieux), Albert est prise et brà»lEe en 1636 et 1637, puis en 1653. Au dEbut du XVIIIe siècle, elle est dotEe d’un bureau de poste et d’un service de messagerie avec Amiens et en 1753, elle cesse d’être une place forte. La REvolution n’y laisse pas de traces impErissables, mais les Albertins paient leur tribut à l’EpopEe napolEonienne. Les soldats ennemis occupent la ville en 1815 ; par la suite, rien ne fera obstacle à une Evolution industrielle irrEsistible, essentiellement tournEe vers la mEtallurgie : la serrurerie Lefebvre est crEEe en 1835, une fonderie et une chaudronnerie (Toulet) en 1864 et 1865 ; en 1875, ce sont les ateliers agricoles Dhubert, ensuite des chaudronneries et l’usine Rochet qui voient le jour. La guerre de 1914-1918 bouleversera cet Etat de choses, mais quinze ans plus tard forges, fonderies et ateliers se sont remis à fonctionner, avec, de surcroà®t, les usines d’aviation installEes à MEaulte, l’aErodrome et l’Ecole de pilotage. Souvent ravagEe par la guerre, au fil des siècles, vouEe au commerce et à l’industrie, la ville d’Albert n’en a pas oubliE pour autant sa vocation agricole, le souci d’autrui (hôpital-hospice, bureau de bienfaisance), la vie culturelle, religieuse et administrative, et les Albertins » morts pour la France » si nombreux, ainsi que les victimes civiles.© Micberth
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Année de parution | 2002 |