1902. Il y a des lieux qui exigent, pour être dEcrits, un œil de peintre et une plume lyrique, même si la finalitE du propos est historique ( » gEographique, entomologique, gEologique « , voire touristique…), et Collioure,  » le joyau de la Côte vermeille « , fait partie de ces endroits privilEgiEs. Dans l’ouvrage du Dr SErizier et de P. Soulier, en effet, les caractEristiques physiques et humaines de cette citE ancienne (la vieille ville, le château et l’Eglise…) sont largement EvoquEes, de même que son histoire qui commence avant la conquête romaine et qui compte onze occupations et six sièges, plus deux ou trois incendies… mais tout cela (site superbe et passE mouvementE) s’inscrit dans  » la magie d’un ciel toujours bleu, l’enchantement d’un climat sans hiver, une lumière intense, un Eblouissement perpEtuel, qui donne à  l’habitant du Nord la sensation d’un monde nouveau. Il ne s’agit pas de poEtiser une description de Collioure qui doit être avant tout prEcise et fidèle, mais justement, et dans cette perspective, de ne pas Eluder sa singularitE attractive. Celle-ci habite littEralement cette monographie, dans tous les aspects de l’Evocation de la localitE et de son terroir : du Miradou à  la chapelle de Notre-Dame-de-Consolation, du Faubourg pittoresque à  Valbonne, du sommet du Taillefer au pic de Madeloc, du col d’El-Pal à  celui de Las Erès. Même la rubrique consacrEe à  la climatologie est tout aussi savoureuse ( » prEdominance très forte des jours sereins « , gelEes rares en hiver, vent assez violent…), et celle qui a trait aux cultures (vigne et peu de chênes lièges), à  l’industrie (la pêche de la sardine et de l’anchois) et aux mœurs des habitants ( » ni garde-champêtre, ni gendarmes, ni commissaire de police « ), sans doute datEe sur certains points, passionnera le touriste et surtout l’historien. Il en va de même de la description des costumes, de l’habitat, des fêtes locales et des courses de taureaux. La botanique et l’entomologie servant de conclusion à  ce livre qui est une vEritable mine de renseignements. © Micberth