1909. Les nombreux visiteurs de la ville de FrEjus, admiratifs devant les vestiges de la pEriode gallo-romaine (arènes, aqueduc, thEâtre de la fin du Ier siècle) peuvent-ils pour autant imaginer ce que fut la puissance de l’oppidum de jadis ? Les contemplateurs de la cathEdrale, du cloà®tre et du baptistère (des Ve et VIIIe siècles), sont-ils, eux aussi, à  même de concevoir le rayonnement de la citE au dEbut de l’ère chrEtienne ? Et comment les usagers des installations portuaires (inaugurEes en 1989) parviendraient-ils à  se reprEsenter aujourd’hui ce que fut le grand port de guerre romain dont tous les historiens ont EvoquE l’existence ? Certes, le site est superbe et les monuments impressionnants, mais sans la perspective historique, ils demeurent les signes fascinants d’une rEalitE dont on ne possède pas les clefs. L’ouvrage de Jules Charles-Roux permet justement de restituer, pour les FrEjusiens et les visiteurs contemporains, les diffErents contextes des Epoques passEes, les rEfErences d’archives indispensables, les EvEnements et les fils conducteurs qui redonnent à  ces monuments l’importance qu’ils avaient à  l’origine, leur vEritable grandeur. Comment ne pas être Emu, en retrouvant, sous la plume de Charles-Roux, cet amoureux de la Provence, le siècle d’Eneius Julius Agricola, gEnEral romain, beau-père de Tacite et originaire de FrEjus,  » dont les armes Etendirent la domination de Rome sur la plus grande partie de la Grande-Bretagne  » ? Et comment ne pas avoir une pensEe nostalgique pour Forum Julii, la ville de CEsar, devenue le port militaire d’Auguste qui commandait à  tout le littoral de Provence, ainsi que pour la citE de Riculphe le bâtisseur, siège d’un EvêchE glorieux qui laissa dans toute la Gaule un  » souvenir ineffaçable  » ? Tout ce passE vivant et Epique, qui fut suivi de pEriodes plus âpres, l’auteur le retrace, avec talent et vigueur, à  notre intention.© Micberth