Explorer un terrain de recherche quasiment vierge en faisant sortir de l’ombre un objet religieux mal identifié car souvent confondu avec les confréries, les messes pour les défunts, ou encore les indulgences, tel est ici le projet. Il s’agit plus précisément d’examiner les confraternités ou les affiliations spirituelles nées autour des monastères, couvents, chapitres canoniaux et commanderies hospitalières, de leur apparition en Occident au haut Moyen Âge jusqu’à leurs avatars actuels. À la lumière d’une documentation disséminée, inégalement conservée et rendue invisible par des classements archivistiques aléatoires, l’ouvrage s’attache à caractériser les sources, le vocabulaire et le contenu pastoral de cette formule consistant à partager les bienfaits salvifiques d’une communauté ecclésiastique avec des individus (ou groupes d’individus) extérieurs à celle-ci. Au prix d’un patient travail de contextualisation, les auteurs apportent des éléments nouveaux sur ses usages par les réguliers comme par leurs bienfaiteurs. Ils posent ainsi de précieux jalons pour que s’écrive un jour l’histoire longue de cette pratique religieuse combinant marché du salut et solidarité chrétienne face à l’inéluctable défi de l’au-delà.