Cette monographie concerne une famille du Sud-Ouest, les Vignial : cent cinquante ans d ascension, un sieÌ€cle de stagnation et brillante reprise apreÌ€s la ReÌvolution. Elle repose sur un riche fonds d archives familiales et les archives publiques reÌgionales. Sept peÌ€res de famille se suivent, de Martin neÌ en 1545 en Lauragais, aÌ€ Pierre mort en 1834 aÌ€ Bordeaux. Martin, paysan et marchand acheteur de terres apparaiÌ‚t en 1583; le compoix de 1596 prouve la richesse de ce marguillier royaliste de Revel, dont le fils Mathieu eÌpouse une noble toulousaine. Trois de leurs fils entrent aÌ€ Cadillac dans l intendance du duc d Epernon, luttent contre la Fronde, se marient noblement : Jean devient secreÌtaire du roi, et vicomte de Castillon, un fils de François, capitaine au Royal-Vaisseaux, fait un mariage roturier en 1698. C est l arreÌ‚t de l ascension, fils et petit-fils Daniel redevenant marchands. Pierre le fils de Daniel, reÌvolutionnaire aÌ€ 15 ans, combattant en VendeÌe, eÌpouse Justine PeÌreÌ€s Duvivier, fille d un grand neÌgociant proprieÌtaire d Hackaert, habitation sucrieÌ€re en Martinique. GraÌ‚ce aÌ€ ses reÌseaux aÌ€ Paris, aÌ€ ses amis du barreau, aÌ€ l eÌvolution politique, il est nommeÌ juge en 1806 par NapoleÌon, confirmeÌ en 1814, vice-preÌsident aux Cent-Jours et reÌvoqueÌ par le roi. Il racheÌ€te Hackaert en 1823. ReÌinteÌgreÌ en 1825, juge consideÌreÌ de tous, le sucre lui apporte la fortune et le retour de sa famille au premier rang des bourgeois bordelais. Les Vignial se sont montreÌs capables de prendre des risques eÌleveÌs dans leurs carrieÌ€res, ils demeurent des modeÌ€les de continuiteÌ, d attention porteÌe aÌ€ leurs reÌseaux, et de mobiliteÌ professionnelle et geÌographique, du Lauragais jusqu’aux Antilles.