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Libres et noirs de peau, tels sont les libres de couleur. Affranchis ou descendants d’affranchis, noirs ou métis, ils n’ont pas la même place que leurs coreligionnaires blancs.
Les sociétés esclavagistes qui se développent à la faveur de la colonisation de l’Époque moderne sont perçues en noir et blanc, les maîtres blancs exploitant les esclaves noirs. Or la réalité se révèle plus nuancée. Un nombre croissant d’esclaves est affranchi. Leurs descendants sont libres d’entreprendre, de commercer, libres également de posséder des esclaves. Victimes du préjugé de couleur, ils constituent malgré tout une population à part. Le constat qu’en fait Alexis de Tocqueville, au début du XIXe siècle, est implacable : « Vous pouvez rendre un Nègre libre, mais vous ne sauriez faire qu’il ne soit pas vis-à-vis de l’Européen dans la position d’un étranger. »
Des premiers affranchissements dans les colonies d’Amérique latine au XVIe siècle, jusqu’à la veille des abolitions aux Antilles ou aux États-Unis, Frédéric Régent analyse, à l’appui d’archives et de données jamais encore réunies, la condition de millions de descendants d’esclaves. Une enquête inédite.
L’auteur:
Maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Frédéric Régent est membre de l’Institut d’Histoire moderne et contemporaine, de l’Institut d’Histoire de la Révolution française et président du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage. Il est notamment l’auteur de La France et ses esclaves (2007).
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