LOCHES (HISTOIRE DE LA VILLE DE)

ABBE ERNEST HAT

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Il y a des villes dont l’histoire côtoie souvent la lEgende : cela tient moins à  l’imagination des chroniqueurs qu’à  la dimension des personnages et des EvEnements qui l’ont constituEe ; ainsi en est-il de Loches, dont les origines demeurent mystErieuses,  » faute de documents historiques « , même si l’on sait que les Celtes et les Romains  » s’y sont rencontrEs  » et que saint Ours, patron de la citE, en Etablit un à  Loches (Lucas) à  la fin du Ve siècle. SituEe dans un lieu stratEgique, longtemps comprise dans le royaume d’Aquitaine et possession, à  partir de 879, des comtes d’Anjou, la ville acquit très vite une singulière importance : l’Erection de sa citadelle, qui ne fera que s’agrandir au fil du temps malgrE les guerres – la citE est brà»lEe en 1419 – en est le tEmoignage le plus manifeste. CommencEe par les hEritiers de Foulques le Roux, elle fut sans doute EdifiEe pour l’essentiel par Foulques-Nerra (XIe siècle). Quant à  l’Eglise collEgiale,  » l’un des monuments les plus curieux de notre Touraine « , qui comporte des ElEments antErieurs au XIe siècle (trois chapelles absidales, une partie de la muraille de la grande nef, deux fenêtres à  plein cintre…) et dont la rEalisation d’ensemble incomba à  Thomas de Loches (1180), elle est à  la mesure de la forteresse :  » l’un des plus beaux monuments de l’architecture romano-byzantine tertiaire « . Cette apothEose urbaine qui avait succEdE à  des Epoques troublEes (invasions des Wisigoths, des Francs et des Normands), connut son point culminant en 1205, date du rattachement de la Touraine, donc de Loches, à  la France. Quelques annEes auparavant, Richard Cour-de-Lion l’occupait encore et quelques dEcennies, plus tard (1261), le roi Louis IX, qui avait fait des dons à  la collEgiale, passait par la citE avant de gagner Ligueil. Car la ville fut aimEe par tous nos souverains et Madame de BeautE, Agnès Sorel, maà®tresse et inspiratrice de Charles VII, y rEsida frEquemment. Cependant, nos rois ne se contentaient pas d’y faire Etape, d’y sEjourner ou d’y cueillir des plaisirs ; ils lui accordaient des privilèges, en particulier au chapitre de la collEgiale. Cette gEnErositE, jointe à  celle des Lochois, pour des religieux qui enseignaient, soignaient et nourrissaient les pauvres (collège, hospice, maladrerie) eut, au XVIe siècle, des rEpercussions terribles : en 1560, les rEformEs s’emparèrent de la place et pendant les cent jours que dura leur occupation de la ville (2 avril-11 juillet), ils procEdèrent à  un pillage systEmatique des lieux, sans, toutefois, verser une goutte de sang. En retour, les catholiques, courront  » sus aux religionnaires, pour les tuer comme des chiens enragEs « . Par contre,  » les horreurs de la REvolution se firent peu sentir dans la ville de Loches « , même s’il y eut au château de nombreux dEtenus, dont la liste se trouvait tracEe au couteau sur une pierre dans un escalier de la sous-prEfecture de la ville…© Micberth

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Siècle

Caractéristiques

Année de parution

2002