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Année de parution | 2002 |
1899. Difficile pour les visiteurs de la petite ville d’Ouges, aujourd’hui banlieue dijonnaise dynamique, d’imaginer ce que fut son destin sous l’Ancien REgime. Certes, le château et l’Eglise Evoquent encore des moments rEvolus et le dEpartement de la Côte-d’Or tout entier possède un patrimoine historique Eloquent, mais il fallait le travail obstinE (et inspirE) d’un chercheur comme Henri Marc pour que les choses renaissent et que le passE de cette localitE, qui a EtE riche et mouvementE, soit vraiment restituE. En rEalitE, tout avait commencE il y a fort longtemps et l’Etude minutieuse des archives nous apprend que c’Etait saint LEger qui possEdait jadis la terre d’Ouges o๠se trouvait l’Eglise primitive (VIIe siècle), qu’Olgium appartenait au Pagus oscarensis (cartulaire de Saint-Etienne de Dijon, en 952) et que, par la suite, du XIe au XIIIe siècle, plusieurs seigneurs administrèrent le village, dont Hugues de la CorvEe qui fit des donations à la fameuse abbaye de Cà®teaux en 1218. Ouges avait donc dEjà plusieurs siècles d’existence quand les moines cisterciens devinrent les seigneurs des lieux (1226). L’abbaye de Cà®teaux, fondEe en 1098 par saint Robert et dont le premier abbE fut saint Bernard, possEdait à Ouges une maison seigneuriale, que l’on appelait » le château » (bien avant l’Edification de la belle demeure de la famille de Breuvant, en 1763). Henri Marc recense, par ailleurs, les maisons fortes qui ont appartenu aux anciens seigneurs, il dEcrit aussi le fief d’Hugues de La CorvEe, fait revivre les pEriodes difficiles des XVIe et XVIIe siècles, au cours desquelles la violence guerrière faisait rage (en 1593, l’artillerie de Tavanes est à Ouges et en 1636, les SuEdois saccagent le pays) et il relate d’autres EvEnements tragiques survenus en ces lieux : le meurtre du curE du village en 1353, la dEtention arbitraire de la fille d’un vigneron de Dijon par les officiers de Cà®teaux et un triple assassinat en 1670. D’autre part, en Evoquant les redevances dues au seigneur, le four banal que les habitants d’Ouges acceptaient mal, les fermiers de la seigneurie, les familles du village (Carnet et Goillot, Cornemillot et Fromentin, Garnier et Quillardet…) et les forains, propriEtaires de quelques arpents de terre et de maisons de campagne, il recrEe vEritablement une Epoque bien diffErente de la nôtre o๠le clergE et la noblesse structuraient un ordre du monde qui allait être mis à mal par la REvolution (vente des biens de l’abbaye de Cà®teaux, de ceux de la cure du village et du château, » domaine situE à Ouges et lieux voisins, canton de Rouvres « ), qui symbolisaient un pouvoir politique dEfunt. Exemple de ces temps nouveaux : l’ex-capucin Saget, devenu curE constitutionnel, qui renoncera à la prêtrise, puis se rachètera par la suite, reparaissant comme pasteur à Ouges en 1828.© Micberth
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Année de parution | 2002 |