RANTIGNY ET SES ENVIRONS. (UN VILLAGE AU XIXE SIÈCLE)

ALAIN BOURGUIGNON

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Rien de plus judicieux, pour faire connaà®tre rEellement une localitE, que de retracer une pEriode clE – ici, le XIXe siècle – de son passE ; surtout lorsqu’on s’impose une mEthode de recherche rigoureuse et que l’on nourrit son rEcit de rEfErences constantes à  des documents d’archives. Tel est le cas d’Alain Bourguignon, assez attachE à  la commune de Rantigny, et aux villages environnants (Liancourt, Cauffry, Laigneville, Bailleval…), pour leur consacrer  » un long travail « , explorer les registres municipaux et nous conduire de la fin du XVIIIe siècle (REvolution, Directoire et Consulat) à  l’annEe 1914, car  » au sortir de la guerre, c’est le XXe siècle qui commence « . Le rappel des grands moments de notre histoire nationale est, en effet, indispensable, même s’ils n’influent pas toujours sur le contexte local : ici, c’est avant la REvolution que le duc de la Rochefoucauld, homme de progrès, fertilise littEralement toute la rEgion (manufactures textiles à  Rantigny et à  Liancourt, ferme anglaise à  Louveaucourt, lutte contre la mendicitE) et ce sont les mêmes difficultEs budgEtaires qui assaillent la commune sous l’Empire qu’avant 1789 : comment rEparer l’Eglise, trouver une maison et un jardin pour le curE, recruter un instituteur ? La signature de l’acte d’abjuration des rEgicides par le maire de Rantigny, le 4 avril 1814, donne la mesure de la vanitE de toutes choses ; d’autant que l’annEe suivante les vainqueurs de NapolEon s’installent dans l’Oise en maà®tres absolus : rEquisitions (Rantigny, par exemple,  » est saignE à  blanc « ), exactions, pillages, viols. La terreur blanche ajoute encore à  cette confusion et à  cette violence, mais bientôt le vrai courage et l’innovation reprennent le dessus : l’Ecole mutuelle, dEveloppEe par le duc de la Rochefoucauld à  Liancourt, est à  nouveau prônEe et pratiquEe : à  Rantigny, mais aussi dans tout le canton et ensuite dans tout le dEpartement. Autre initiative : en 1825, Uny-Saint-Georges et Rantigny ne forment plus qu’une seule commune (ordonnance royale du 31 mars), l’annEe même o๠la crise Economique anglaise atteint la France ; Rantigny y fait face en exploitant le marais (naissance, en cette occasion, de l’Etang communal). A partir de 1840, l’industrialisation urbaine se confirme dans la ville ; elle connaà®t un dEveloppement considErable (bonneterie, machines agricoles) ainsi que les Echanges commerciaux ; la première maison d’Ecole est ouverte en 1854 et on trouve enfin un presbytère pour le curE. Toutes ces activitEs ne font pas oublier les festivitEs (fête patronale de Saint-CEsaire), traditionnelles chez les Rantignisiens ; mais en 1870, notre sol est à  nouveau envahi et la guerre va coà»ter très cher à  la France. Pourtant, en 1872 on crEe une Ecole de filles à  Rantigny, en 1880 l’instruction est gratuite dans la citE, et en 1892 M. Bar, un manufacturier, installe l’Eclairage Electrique devant sa porte.© Micberth

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Siècle

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Année de parution

2002