SAINT-NIC. UNE PAROISSE CORNOUAILLAISE PENDANT LA REVOLUTION

L'ABBE CORENTIN PARCHEMINOU

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1930. Le territoire de Saint-Nic, habitE dès la prEhistoire (dolmens, menhirs, objets en pierre polie) a souvent eu, au fil des siècles, une importance stratEgique : il Etait occupE sur la côte et dans les endroits culminants à  l’Epoque gallo-romaine (route d’Is à  LanvEoc) et il a jouE un rôle dEfensif, grâce au MEnez-Holm (grand feu installE à  ses sommets pour signaler l’approche de l’ennemi) lors des invasions normandes. Par la suite, aux XIe, XVe et XVIe siècles, la violence ne l’a pas EpargnE, mais c’est bien l’Epoque rEvolutionnaire, sujet central de cet ouvrage, qui a laissE dans son histoire les traces les plus marquantes. En 1789, les Saint-Nicais n’Etaient pas malheureux (culture, Elevage, industrie de la toile), même si des rEformes s’avEraient indispensables (rEpartition des impôts), mais les espoirs furent vite dEçus :  » La REvolution commença par dEtruire « . Les municipalitEs furent crEEes dans la prEcipitation, la vie devint plus difficile (rEcolte de 1791 mauvaise), les lois, lues en breton, se succEdèrent sans interruption et les prêtres rEfractaires furent sanctionnEs. Mais ce qui fut le plus mal acceptE, ce fut la loi sur l’accaparement (rEserve de denrEes et de marchandises), puis la levEe en masse (aoà»t 1793) et surtout les rEquisitions incessantes (chevaux de selle, avoine, descente des cloches de Saint-Côme, qui ne furent pas fondues mais cachEes), ainsi que la transformation du conseil municipal en tribunal. Face aux demandes qui se multipliaient (bois de chauffage, blE, bœufs, orge…), les Saint-Nicais firent de la rEsistance, malgrE les punitions et les amendes. Ainsi, comme on rEquisitionnait 600 livres de fil, des tailleurs et des forgerons, des bêtes (7 cochons) et du bois, du froment et du seigle, de l’avoine et du foin, de la paille et des lits… les cultivateurs firent la sourde oreille et cachèrent leurs rEcoltes, en dEpit des menaces et des sanctions. On avait faim, on manquait de tout, la situation Etait bien pire qu’avant la REvolution. Et à  partir de l’an IV, il fallut loger la troupe qui surveillait la côte, souvent même la ravitailler et subir ses brimades. Quand la REvolution fut finie, on recensa ses acquis et  » ses ruines aussi « . © Micberth

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Année de parution

2003