SAINT-PEE-SUR-NIVELLE. HISTOIRE D’UN VILLAGE BASQUE

ROLAND MOREAU

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1979. La fière devise des Jeunes Basques,  » Atxik eta segi  » (tenir et continuer !) reflète à  merveille l’histoire de Saint-PEe-sur-Nivelle (jadis Sanctus Petrus d’Ivarren, Saint-Pierre de la bonne vallEe), seigneurie glorieuse du pays de Labourd, jusqu’à  la REvolution, dont l’origine est très ancienne, puisqu’on cite un Guillaume de Saint-PEe,  » florissant  » en 1007 et un Jean de Saint-PEe prêtant hommage à  Richard Coeur-de-Lion en 1170, leurs descendants formant au siècle suivant une nouvelle dynastie avec les Sault de Hasparren (une branche qui s’Eteignit rapidement). Ensuite, de Jean de Saint-PEe qui construira le château, en 1403, avec l’autorisation du roi d’Angleterre, dont il sera un lieutenant fidèle, jusqu’à  Anne-Henri-Louis, nE en 1742, qui, arrêtE à  la REvolution  » comme suspect « , puis guerroyant à  la frontière contre les Espagnols, mourra en 1798 d’une maladie contractEe pendant sa captivitE, en passant par Ogerot de Saint-PEe qui livrera une terrible bataille à  Gaston de BEarn (en 1449), ou Jean de Chicon, bailli du Labourd et chevalier de François Ier, ou encore Jean de Caupenne qui lui succèdera (1565), avant l’Erection de la seigneurie en marquisat (1659), c’est une EpopEe flamboyante et guerrière qui se dEveloppera. Il est à  noter toutefois que les maà®tres des lieux ne furent pas les seuls à  honorer la citE : que dire en effet des Semperstars qui accueillaient, et grossissaient parfois, la foule des pElerins en route pour Compostelle, qui subirent, avec les habitants des localitEs voisines, les incessantes incursions espagnoles (3 500 maisons à  reconstruire de 1577 à  1607) et qui durent aller pêcher en mer, rebutEs par des terres devenues incultes (guerres, flEaux naturels…) ? Et comment oublier les cagots et autres parias sociaux qui furent victimes des procès en sorcellerie menEs par le fanatique commissaire de Lancre, ou tous ces hommes organisEs en milice qui chassèrent (enfin) les Espagnols du Labourd (1637) et ceux qui, peu à  peu, se sont rendus maà®tres d’une forêt de plus de 4 000 hectares ? Trop indEpendants pour plier docilement au vent de l’histoire (le curE jureur est chansonnE sous la REvolution), appauvris par les guerres successives (bois communal dEtruit en 1814, moulins perdus en 1816, ponts à  rEparer en 1817…), les Sempertars ne voient leur sort s’amEliorer que sous le Second Empire (Ecoles, construction d’un nouveau jeu de paume…), mais leur foi religieuse n’a pas faibli sous les coups du sort ( » Saint-PEe-sur-Nivelle est, de nos jours, une communautE d’une rare ferveur « ) et leurs fêtes traditionnelles  » gravitent (toujours) autour de la danse, du chant et de la pelote « .  » Atxik eta segi  » : tenir et continuer ! naturellement comme l’Ezpelatar le plus cElèbre de tous.© Micberth

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Année de parution

2002