SARE. HISTOIRE D’UN VILLAGE BASQUE

ROLAND MOREAU

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1986. Le village de Sare connaà®t aujourd’hui une renommEe grandissante en raison de ses superbes grottes (45 000 ans de prEhistoire) et cet engouement nous paraà®t amplement justifiE, vu l’importance du patrimoine ancestral qu’elles reprEsentent, non seulement pour les Saratars, mais aussi pour tous les Basques ; une telle anciennetE de la prEsence humaine, EvoquEe sur le site avec une belle qualitE technique et esthEtique, ne peut laisser indiffErent et le livre de l’abbE Moreau apparaà®t comme le prolongement de cette pEriode spEcifique : comme la volontE de faire revivre, non sans jubilation, cette  » capitale privilEgiEe d’une poEsie raffinEe  » qui  » flirte avec les communes navarraises d’Urdax et de Zugarramurdi « , un lieu d’o๠l’on peut grimper jusqu’au col de Lizuniaga, o๠les dElEguEs de Sare et de Vera ont signE les accords des  » faceries « , et gagner la frontière pour y faire des achats dans les ventas de Lizunia ou de Gaineko-benta. N’oublions pas, par ailleurs, que dans cette rEgion exceptionnelle, on parle le basque le plus pur du Labourd et que les Saratars forment, depuis des temps immEmoriaux une  » rEpublique « , citoyens libertaires voire frondeurs, bien que placEs sous l’autoritE de l’Angleterre pendant trois siècles et ensuite sous celle de la Couronne, mais jouissant de la facultE de traiter librement avec les vallEes et les communes voisines. Même les seigneurs des lieux se sont vus obligEs de composer avec leurs reprEsentants et c’est inutilement que la maison noble de Lahet protesta, en 1686, contre les Elections et les prEsEances des abbEs et des jurats (lettres patentes de Louis XIV en 1693). DEterminEs contre les envahisseurs espagnols (action d’Eclat de Cristobal Ithurbide en 1693), très attachEs à  leur curE de la naissance à  la mort (l’Eglise reste dEserte pendant la REvolution), persEcutEs et dEportEs (1794), alors que 250 jeunes Saratars combattaient l’ennemi, ces hommes d’honneur ne reviendront au culte qu’après le Concordat. Il faudra ensuite plusieurs dEcennies pour restaurer l’Eglise dEvastEe et pillEe pendant la REvolution : et on votera l’Etablissement de taxes et d’octrois pour la remettre en Etat. En 1877 (seulement) la voà»te sera terminEe et en 1904 un petit orgue remplacera l’harmonium. Au moment des inventaires de 1906 (sEparation de l’Eglise et de l’Etat), le percepteur reculera devant les habitants barricadEs dans l’Eglise :  » Le tocsin sonna Eperdument, pendant tout l’après-midi.  » Pourtant, ces hommes fiers, passionnEs pour le rebot, le petit gant et le tir à  la corde, soucieux de conserver leur langue et  » leur âme « , dEclarent aujourd’hui que l’Eskual Herri est une terre de libertE. Bienvenue à  tous ! Denegi ongi ethorri !© Micberth

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Siècle

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Année de parution

2002