TAIN-L’HERMITAGE(NOTICE HISTORIQUE SUR LA VILLE DE)

ABBE A. VINCENT

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1863. Il n’est rien de plus irritant, pour un vEritable historien, que de voir une ville, au passE riche et mouvementE, oubliEe par les chercheurs et injustement occultEe. Ce fut longtemps le cas de Tain-l’Hermitage, une citE aux origines très anciennes, dont l’abbE Vincent retrace ici l’histoire et dEcrit la singularitE.  » La station de Tegna, prEcise-t-il, avait une importance que rEvèlent un temple, un taurobole, une tour et les ruines de splendides habitations.  » Le rôle dEterminant jouE par cette localitE dès l’Epoque gallo-romaine ne fit que se confirmer par la suite. Sa position forte et ElevEe au bord du Rhône, ses prErogatives militaires et religieuses, son activitE commerciale en ont fait, de tout temps, une place stratEgique. Après les invasions des Barbares et le passage de la province viennoise aux Burgondes, elle connaà®t cependant une longue pEriode de stagnation qui s’interrompt avec la fondation du prieurE de Sainte-Marie et elle renoue dès le XIe siècle avec le dEveloppement, voit sa population augmenter et ses rapports avec Tournon se multiplier. La cohabitation entre les deux villes est parfois tumultueuse, mais en 1309, la charte accordEe par Guy de Tournon, prEcisant les droits et les usages et approuvEe par le dauphin Jean II, met fin à  ces discordes. Tain connaà®t alors une vEritable prospEritE, interrompue, en 1348, par une EpidEmie de peste de quelques semaines, qui semble oubliEe, l’annEe suivante, lors du passage de Charles V, accompagnE de fêtes et de rEjouissances. Le bien-être matEriel n’exclut pas la vie spirituelle, bien au contraire : l’hôpital et la confrErie du Saint-Esprit ne laissent personne dans le besoin et on parle encore du noble chevalier de StErimberg qui se retira du monde en 1225 et mena une vie d’ascète sur le coteau (d’o๠le nom de Tain l’Hermitage). L’octroi des grandes gabelles, au XVe siècle, favorise encore la citE et les ravages exercEs par les routiers, les passages de troupes et le pillage de la ville par le baron des Adrets (en 1562) seront suivis par une pEriode d’ordre et de paix. Le coteau est plantE de vignes au dEbut du XVIIe siècle, l’hôpital, l’Eglise et le prieurE sont restaurEs, le kaolin est converti en poterie et bientôt le vin de l’Ermitage, immortalisE par Boileau, connaà®t un très grand succès ; au point que de nouveaux vignobles couvrent les coteaux adjacents. La REvolution apparaà®t comme une pause sanglante dans cet essor, une interruption de cette belle harmonie, mais au XIXe siècle, on renoue avec le dynamisme passE :  » Sur les hauteurs, dans la plaine, l’oeil n’aperçoit que vignobles, frais ombrages et luxuriante vEgEtation. (…) Le Rhône, la route de Lyon à  Marseille, le chemin de fer, les attributions d’un chef-lieu de canton, tout concourt à  faire de Tain un lieu privilEgiE… « Â© Micberth

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2002