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LES HARAS SOUS L’EMPIRE

AVANT PROPOS de O. de Lespinats

Le règne de Louis XVI est l’époque la plus brillante de l’équitation française ; l’école de Versailles était renommée dans toute l’Europe, et les écuyers de Manège de la Grande Ecurie furent les meilleurs hommes de cheval de leur temps.
En 1789, lorsque éclate la révolution, l’équitation civile et militaire française sert de modèle à toutes les écoles de l’Europe. La période révolutionnaire, dans les premières convulsions de la Liberté, a dû pratiquer des réquisitions abusives qui apportent l’appauvrissement, l’inquiétude et le découragement au cultivateur et à l’éleveur, forcés de sacrifier, à tout instant, sa fortune au service de la République.
Ces réquisitions portent, sans discrimination sur les chevaux aptes à la selle et aux charrois ; le choix se portera de préférence sur les étalons, les juments poulinières et les poulains de bonne espérance.
La suppression par l’Assemblée Nationale, en 1790, de l’administration des haras, jugée trop dispendieuse, a contribué largement à augmenter le désordre. Rien n’étant plus contrôlé, l’éleveur fait un peu n’importe quoi et les produits sont d’une qualité de plus en plus médiocre.
Les « hommes de chevaux » ont émigré pour la plupart, ils voient la splendeur des élevages étrangers, de l’Angleterre, du Holstein, de Potsdam, de Russie et se désespèrent de constater l’état catastrophique de l’élevage français. Ils se souvenaient qu’en 1789 le total des étalons reconnus, employés à la reproduction dans les établissements de l’état, était de 3.300, sans compter ceux des élevages privés.
Le Consulat, l’Empire ensuite, où la main du Maître se fait sentir avec toute sa force, où l’intelligence et la méthode s’efforcent de dissiper toutes les brumes d’une idéologie révolutionnaire destructrice et périmée, s’appliquent à rénover la production française en étalons et juments poulinières.
Pour cela, le Premier Consul n’hésitera pas à rechercher tous les concours. C’est ainsi que les anciens émigrés, amnistiés en 1801 et 1802, maîtres éminents dans l’art du cheval seront pressentis, nommés et maintenus dans des postes de choix. Pour ne citer qu’un exemple, le chevalier d’Abzac, écuyer de plus de 60 ans, deviendra directeur des haras de Strasbourg, puis du Pin, où son souvenir reste encore vivace.
Il en est ainsi du Comte De Bonneval et du Comte Chebrou de Lespinats qui furent les co-créateurs de la race anglo-arabe française.

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LES LORRAINS ET L’EMPIRE

La Lorraine a toujours fasciné et son nom, à la fois doux et grave, recouvre une histoire d’une extraordinaire densité. La Lorraine a eu ses grandes heures, que ce soit le départ de Vaucouleurs de Jeanne d’Arc, la bonne Lorraine, pour remplir sa mission céleste, la mort du Téméraire sous les murs de Nancy, la fortune et l’infortune des ducs de Guise, les misères de la guerre de Trente Ans, les sièges et la destruction de la ville de La Mothe, l’occupation française à Nancy, l’épopée du duc en exil Charles V, vainqueur des Turcs, les fastes de la Cour de Lunéville, sous le duc Léopold, ou le règne du Roi Stanislas, le Bienfaisant. La Lorraine, évoque également des moments forts de notre histoire nationale : la Lorraine annexée, pleurée avec sa sœur l’Alsace, Verdun où  » ils n’ont pas passé « , la ligne Maginot, où l’héroïsme a fait place au tragique. C’est enfin des symboles, comme la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, la colline inspirée ou la croix de Lorraine. Mais, au-del à de ces images, l’histoire de la Lorraine pourrait être incomprise si elle n’était vue que comme celle d’une province et si, en quelque sorte, elle n’était considérée que comme une particularité ou un avatar de l’histoire de France. Ce serait toutefois méconnaître la réalité profonde de cet espace historique, composé de multiples entités qui eurent leur histoire particulière et qui n’étaient pas encore toutes françaises à la veille de la Révolution. Il s’agit d’abord des cités et des évêchés de Metz, Toul et Verdun, occupés dès 1552 et rattachés en droit à la France en 1648. C’est également le Clermontois, cédé au Roi en 1632, la partie du Luxembourg annexée par Louis XIV en 1659, le petit comté de Ligny, en plein cœur du Barrois, possession des comtes de Luxembourg, revenu au duc en 1719, et la principauté de Commercy où vécut, de 1737 à 1744, la dernière Cour lorraine auprès de Madame Royale, veuve du duc Léopold. C’est encore, et surtout, les duchés de Lorraine et de Bar, distincts et rivaux avant d’être placés sous le même duc, au temps du roi René d’Anjou, qui ont constitué des Etats indépendants et souverains jusqu’ à ce que le duc François III soit contraint à les céder au roi de Pologne détrôné Stanislas en 1737. C’est enfin la principauté de Salm, les comtés de Sarrewerden et de Créhange, incorporés à la France par la Convention en 1793, et la petite seigneurie de Lixing, rattachée en 1795. On le voit, cet espace historique lorrain dépasse les limites de l’actuelle Région Lorraine car y sont notamment inclus le Bassigny, les pays de la Sarre appartenant autrefois au bailliage d’Allemagne et les cantons aujourd’hui alsaciens de Sarre-Union et de Drulingen. Si la définition de la Lorraine n’est pas aisée, il en est de même pour l’Empire.

Le terme d’Empire, pris ici dans un sens générique, désigne d’abord le Saint Empire romain germanique dont les Habsbourg portèrent la couronne de 1440 à 1806, à l’exception d’une brève période, de 1740 à 1745. Il désigne ensuite l’empire d’Autriche,établi en 1804, avant que ne soit formellement supprimé le Saint Empire. Il désigne enfin la double monarchie austro-hongroise, instaurée par le compromis de 1867. En fait, par Empire, il faut entendre toutes les possessions héréditaires des Habsbourg, qu’elles soient incluses ou non dans les limites du Saint Empire et, après l’abdication de Charles Quint, en 1556, celles restées sous le contrôle de la maison d’Autriche. Sont donc exclus l’Espagne, les Pays-Bas pendant l’époque de la domination espagnole (1558-1714) et la Franche-Comté. En revanche, sont inclus la Hongrie, dont les Habsbourg furent rois de 1526 à 1918, et les duchés et royaumes italiens restés un temps en leur possession. A l’avènement de Marie-Thérèse, en 1740, ces territoires étaient traditionnellement répartis entre les pays  » allemands  » et les pays  » hongrois « , ce qui reflète le fait que la Hongrie a toujours été un royaume séparé. Les véritables pays allemandsétaient l’Autriche proprement dite, c’est- à-dire l’archi duché d’Autriche, le comté du Tyrol et l’évêché de Trente, ainsi que les provinces situées au sud et à l’est du Tyrol, Carinthie, Styrie et Carniole, s’étendant jusqu’ à Trieste, sur l’Adriatique. Ils comprenaient également les enclaves occidentales, l’Autriche antérieure, dont la partie principaleétait le Brisgau et les possessions situées sur la rive droite du Rhin acquises dès la fin du treizième siècle et, depuis 1368, la ville et le comté de Fribourg. Au nord de l’Autriche se trouvaient le royaume de Bohême, dont les Habsbourg avaient été investis en octobre 1526, et ses territoires dépendants, le margraviat de Moravie et le duché de Silésie, ce dernier perdu en 1742. Parmi les pays allemands figuraient également les possessions lombardes, l’archiduché de Milan, et les duchés de Parme, de Mantoue et de Plaisance, ainsi que le grand-duché de Toscane, acquis en 1736 par le duc de Lorraine François III. Au plus loin vers l’ouest s’étendaient les Pays-Bas autrichiens, couvrant approximativement les territoires de la Belgique et du Luxembourg actuels. La plus importante possession des Habsbourgétait le royaume de Hongrie, vaste territoire prolongé par la Transylvanie, ou grand-duché de Siebenbürgen. La dernière acquisition était le Banat de Temeswar conquis sur les Turcs par le prince Eugène de Savoie en 1716, officiellement indépendant de la Hongrie jusqu’en 1779. En 1740, les Habsbourg avaient déj à perdu le contrôle de la petite Valachie (1718-1739), de la Serbie du nord (1718-1739), du royaume de Naples (1714-1735), du royaume de Sardaigne (1714-1720) et du royaume de Sicile (1720-1735). Leurs possessions s’agrandirent par la suite avec le royaume de Galicie et Lodomérie (1772), la Galicie occidentale (1775), le duché de Bucovine (1775), le quartier de l’Inn (1779) et la principauté de Salzbourg (1806). En Italie, ils acquirent la Dalmatie (1797), la Vénétie (1797), puis, après le congrès de Vienne en 1815, ils reprirent possession de la Lombardie, de la Vénétie, du duché de Parme, du duché de Modène et du grand-duché de Toscane. Ces territoires italiens furent définitivement perdus en 1847 (Parme), 1859 (Lombardie), 1860 (Modène, Toscane) et 1866 (Vénétie). Les combats contre l’empire ottoman leurs donnèrent enfin le contrôle du Sandjak de Novi Bazar (1878) et de la Bosnie-Herzégovine, d’abord occupée en 1878 puis annexée en 1908, où l’attentat contre l’archiduc héritier François-Ferdinand, le 28 juin 1914, sonna le glas du vénérable empire.

Dans tous ces territoires, de la Flandre à la Sicile, du Brisgau à la Transylvanie, de la Bucovine à la Bosnie, des Lorrains servirent, vécurent et moururent, passèrent ou se fixèrent. Evoquer les circonstances de leur engagement pour l’Empire, c’est décrire à grands traits l’histoire de la Lorraine et celle de l’Europe.

La Lorraine entre la France et l’Empire : de l’engagement à l’exil

Sans remonter plus loin que l’avènement de Charles Quint (1519), on se rappelle les liens organiques qui existent entre la Lorraine et l’Empire puis la prudente neutralité qu’a su maintenir le duc Antoine entre le Roi et l’Empereur. Princes fastueux, Roi et Empereur recherchent les talents ; des Lorrains vont vers l’un ou vers l’autre. Du côté de l’Empereur, on citera pour l’exemple le messin Monet,  » artiste de Charles Quint « , ou les Naves, prévôts  » ambédeux  » de Marville, le terme est de Jeantin, dépendant à la fois du duché de Bar et du Luxembourg. Successeurs du duc Antoine, les ducs Charles III et Henri II sont plutôt tournés vers la France mais les guerres de religion comme la difficile gestation de la monarchie absolue entraînent le déclin, l’échec puis l’élimination du parti lorrain, illustré par les Guise. Au cours d’une période d’accalmie, de 1599 à 1604, des gentilshommes lorrains vont chercher la gloire en Hongrie, comme le duc de Mercœur, Bassompierre, Bayer de Boppart, Galéan et Vaubecourt. Plus tard, c’est dans les rangs de la Ligue catholique que des Lorrains servent l’Empereur et participent à la bataille de la Montagne blanche, le 8 novembre 1618. Lors de l’avènement du duc Charles IV, en 1624, l’hostilité et les visées de Richelieu se révèlent au grand jour. L’entrée de la France dans la guerre de Trente Ans consacre alors la rupture et marque le basculement politique des duchés dans le parti de l’Europe impériale et catholique. Il serait fastidieux de retracer ici tous les aléas du règne de l’infortuné duc Charles IV qui vit l’occupation militaire des duchés et l’exil de ses princes. Mais, pendant plus de soixante ans, la Lorraine subsiste, à Bruxelles, à Florence, à Innsbruck ou à Vienne. L’armée ducale connaît les mêmes péripéties et de nombreux officiers ne pouvant plus servir le duc, passent dans l’armée impériale : Allamont, Bannerot, Bassompierre, Briey, Chauvirey, Cliquot, Custine, des Fours, du Hautoy, Fournier, Haraucourt, Hennin, Hunolstein, Ligniville, Mercy, Mitry, Montrichier, Mus, Nettancourt, Raigecourt, Salm, Serainchamps, Stainville, Vyard … Le duc Nicolas-François, frère de Charles IV, s’échappe de Nancy en 1634 et, après Florence, trouve asile à Vienne où il assure la continuité de la dynastie. Le futur duc Charles V naît dans cette ville en 1643. Il ne régnera jamais sur ses duchés. Généralissime des armées impériales, sa vie est consacrée à la défense de l’Empire et à la vaine reconquête de ses duchés. Mais ses plus grands succès militaires sont en Hongrie. De la libération de Vienne (1683) à la prise de Belgrade (1688), les Lorrains affluent dans les rangs de l’armée impériale. Ils constituent des régiments entiers, commandés par des princes de la maison de Lorraine. A la mort du duc Charles V, ils continuent à combattre sous le prince Eugène de Savoie et, en septembre 1696, le duc Léopold, âgé de dix-sept ans, est au milieu d’eux, à la bataille de Temesvér. De 1634 à 1697, la légitimité lorraine est maintenue. Gouverneurs des enfants ducaux, domestiques, chambellans, gardes du corps, conseillers, secrétaires d’Etat, ministres et peintres forment une Cour et un gouvernement autour des ducs Nicolas-François, Charles V et Léopold, jusqu’au Traité de Ryswick (1697) qui restitue ses Etats à ce dernier. Citons quelques noms : Bassompierre, Montrichier, Hennequin, Beauvau, Stainville, Canon, Le Bègue, des Armoises, Simonaire, Herbel. Des étrangers s’attachent aux princes en exil et suivent le duc Léopold en Lorraine : Carlinford, Sauter de Menthfeld, Ferraris, Lunati-Visconti, Marsanne, Molitoris, Camerlander, Hoffmann, Horvath, Köröskeny, Trager … A l’inverse, des Lorrains restent en Empire où se perpétue leur lignée : des Fours, Huyn, Tige.

La Lorraine retrouvée

Le retour à Nancy du jeune duc Léopold est un triomphe. Deux ans plus tard, en 1700, les cendres du duc Charles V sont ramenées d’Innsbruck et déposées dans la chapelle ronde de l’église des Cordeliers. La Lorraine est retrouvée et le règne du duc Léopold marque une véritable renaissance. La Cour de Lunéville, l’académie des jeunes nobles, la faculté de médecine, l’académie de peinture et de sculpture, la Cour Souveraine, la Chambre des Comptes, le Conseil d’Etat, rétablis ou fondés, contribuent à raviver la fierté des Lorrains et à leur inspirer un fort sentiment d’appartenance à une nation. Mais le rétablissement de la souveraineté du duc de Lorraine et de Bar ne met pas fin à la nécessité d’un engagement politique clair. L’armée du Roi est à Metz, à Toul, à Verdun et à Nancy alors qu’en dehors de sa maison militaire et de l’éphémère régiment du Han, le duc n’a pas de troupes. Si, par son mariage, Léopold est le neveu du Roi-Soleil, il est également neveu de l’empereur Joseph Ier et son cœur penche pour Vienne. Versailles et Lunéville se disputent les talents et les services mais, pour de nombreux Lorrains, la fidélité s’exprime par le dévouement à la famille ducale et l’engagement dans les armées impériales. Le duc Léopold encourage d’ailleurs le service de l’Empire pour lequel les occasions de se battre ne manquent pas. C’est la grande épopée du prince Eugène de Savoie au cours de la guerre de la Succession d’Espagne (1701-1714), de la répression des troubles en Hongrie (1703-1711) et des campagnes contre les Turcs (1716-1718). Dans l’armée impériale, des régiments ont pour noms Herbéviller, Sainte-Croix, Lorraine-Commercy, Lorraine-Vaudémont, Joseph-Innocent de Lorraine, Stainville, Charles-Joseph de Lorraine, Mercy, du Han, du Hautois, Vyard, Tige, Gondrecourt, Charles-Alexandre de Lorraine, Léopold-Clément de Lorraine, François de Lorraine, Ligniville … Les princes lorrains donnent l’exemple et paient le tribut du sang : Charles-François de Lorraine-Commercy tombe à Luzarra (1702), Charles-Thomas de Lorraine-Vaudémont, petit-fils du duc Charles IV, à Ostiglia (1704), Joseph-Innocent de Lorraine, frère du duc Léopold, à Cassano (1705). Des Lorrains combattent sur tous les champs de bataille de l’Empire. A leur retour en Lorraine, les officiers sont confirmés dans les grades et titres conférés par l’Empereur, dotés de fiefs, créés chambellans ducaux et admis dans les chevau-légers de la gendarmerie ducale. Au cours du règne de Léopold, d’autres Lorrains se fixent dans l’Empire et yétablissent leur famille, comme les Callot, Gorcey, Gourcy, Lavaulx de Vrécourt, Joly de la Motte, Marcant, Cuny-Pierron. L’attrait de l’Empire devient irrésistible et, tout naturellement, le prince François-Etienne, devenu héritier présomptif après le décès de son frère Léopold-Clément, est envoyé à la Cour de Vienne en 1723 pour parfaire sonéducation. Il n’en revient qu’en 1729, à la mort du duc Léopold auquel il succède. Deux ans plus tard, laissant ses duchés sous la régence de sa mère, il repart pour Vienne où déj à, on prépare son mariage avec l’archiduchesse Marie-Thérèse. Cette union est célébrée en 1736, alors que se termine la guerre de la Succession de Pologne. Le troisième traité de Vienne de 1737 instaure un nouvel équilibre en Europe. La cession des duchés, imposée au duc François III, est la clef de voûte de cette délicate construction politique. Ainsi, la Lorraine et le Barrois sont le prix à payer pour une paix en Europe qui ne durera que trois ans !

La Lorraine dispersée

Les duchés ont un nouveau souverain, le roi Stanislas, qui, on le sait, n’est duc qu’ à titre viager avant leur rattachement formel à la France. Mais la Lorraine historique survit autour des princes et des princesses de sa dynastie, à Commercy, à Florence, à Vienne, à Bruxelles ou à Mons. A Commercy, tout d’abord, où Madame Royale, la duchesse douairière Elisabeth-Thérèse d’Orléans, s’est retirée, avec bien des cris et des pleurs, la petite principauté a tous les attributs d’un Etat souverain : Cour, gouvernement, Conseil d’Etat et Cour de justice. La princesse Anne-Charlotte, élue abbesse de Remiremont, y a également sa maison. Avec ses écuyers, chambellans, dames de compagnie, demoiselles d’honneur, gardes du corps, médecins, confesseurs, secrétaires, intendants, architectes, peintres, maîtres d’hôtel, valets, cuisiniers, jardiniers et équipages, l’ancien château du prince de Vaudémont revit à l’heure de Lunéville. Après la mort de la duchesse, le 23 décembre 1744, ses fidèles partent rejoindre le grand-duc à Vienne ou passent au service du prince Charles-Alexandre à Bruxelles : d’Aboville, Baillot, Béjot, Belrupt-Tissac, Bertrand, Bridart dit Brillon, Castellan, Chedville, Deuzan, du Han, Guillemin, Jeanbourg, La Marine, Ligniville, Louvain des Fontaines, Perroti, Poirot, Riboulet, Roger, Royer, Toussaint …

Dès 1737, l’ancien duc François III prend possession du grand-duché de Toscane et y transfère sa Cour. Mais il n’y fait qu’un bref séjour, la maladie de l’Empereur Charles VI le rappelant à Vienne. Le marquis de Beauvau-Craon, son représentant, préside le Conseil de Régence et le comte de Nay-Richecourt dirige de main de fer une administration lorraine, pendant vingt ans. L’élite des anciens duchés se retrouve à Florence car  » suivre  » est considéré comme un devoir et un honneur. La maison militaire est arrivée avec le marquis du Châtelet, une académie est créée sur le modèle de celle de Lunéville ; les artistes, les lettrés et les scientifiques s’y retrouvent ; secrétaires, conseillers d’Etat, maîtres des comptes, trésoriers et juristes déploient tout leur zèle. Certains, d’abord restés, sont obligés de fuir la Lorraine pour avoir osé résister à l’autorité française. En Toscane se retrouvent des membres de la chevalerie : Beauvau-Craon, des Armoises, du Châtelet, Ligniville, la Tour-en-Woëvre ; des officiers : Mesnil, Harmand, Lamezan-Salins, O’Kelly, Ruiz, Vincent, Warren ; des grands commis : Nay-Richecourt, Thierry, Abram, Bagard de Bettanges, Gilles, Richard ; des artistes : Chamant, Chéron, Germain, Gervais, Girardet, Jadot ; le médecin et pharmacien Mesny ; des savants et desérudits : Baillou, Genneté, Jamerai-Duval, Vayringe. La tentative de peuplement de la Maremme de Massa est un échec mais l’administration du grand-duché est rigoureuse, l’économie est développée et les arts sont florissants. Toutefois, la vie en Toscane devient difficile. Les Lorrains, qui souffrent déj à d’être éloignés de leur patrie, regrettent d’être séparés de leur prince,établi à Vienne. Ils sont souvent mal accueillis par les Toscans sur lesquels le gouvernement lorrain a peu de prise. De plus en plus, les Lorrains de Toscane apparaissent comme une colonie où les soucis familiaux et financiers, comme le cloisonnement, créent une atmosphère pesante. Beaucoup espèrent être appelés à Vienne ; d’autres demandent à repartir pour la Lorraine. Déj à, le grand-duc devenu empereur a fait venir près de lui les savants et les artistes. En 1757, aux débuts de la guerre de Sept Ans, l’administration du grand-duché est abandonnée aux Toscans et les derniers Lorrains quittent Florence. Des Baillou et des La Tour-en-Woëvre font toutefois souche en Italie.

Après son mariage et la cession des duchés, le duc François-Etienne n’est plus à titre personnel que grand-duc de Toscane, duc de Teschen et comte de Falkenstein. A la mort de l’empereur Charles VI, Marie-Thérèse, qui est couronnée reine de Hongrie et  » roi  » de Bohême, est l’unique héritière des biens patrimoniaux de la maison d’Autriche et François-Etienne en est seulement le co-régent. Lorsqu’il est élu puis sacré empereur en 1745, son épouse Marie-Thérèse est appelée Impératrice-Reine, mais François-Etienne n’en est pas plus associé au gouvernement des possessions habsbourgeoises. Entouré de ses conseillers et secrétaires privés, Jacquemin, Toussaint, Molitoris, Pfütschner, il gère ses biens personnels et cultive les arts et les sciences avec son entourage lorrain. C’est un véritable mécène qui fait venir à lui tout ce que la Lorraine compte de talents. Aux Lorrains venus à l’époque de son éducation à la Cour de Vienne, se joignent ceux qui l’y ont rejoint en 1737, ceux rappelés de Toscane et ceux qui y sont sans cesse attirés. Marie-Thérèse, qui aime profondément son impérial époux, accueille favorablement ces Lorrains qui introduisent et développent la culture française. A ceux qui ont déjà été cités, ajoutons les médecins Bassand et Laugier, les peintres Van Schuppen et Bertrand, les faïenciers Cuny, Leduc et Germain, le numismate Vérot, le graveur Saint-Urbain. Les serviteurs de la Cour viennent également de Lorraine. Les Camerlander, Fricque dit la Montagne, Hoffmann, Horvath, Louvain des Fontaines, Simon dit Latour, Sirjean appartiennent à des familles qui servent la maison ducale depuis plusieurs générations. Leurs fils sont officiers dans l’armée impériale. Il est vrai que dès son avènement, l’archiduchesse Marie-Thérèse doit défendre ses possessions et que le sort de sa maison repose sur ses armées. C’est d’abord la guerre de la Succession d’Autriche (1740-1748) au cours de laquelle le grand-duc prend personnellement le commandement de l’armée, avant de le confier à son frère Charles-Alexandre. De nombreux Lorrains se battent contre les armées du roi de France, mais, plus tard, le renversement des alliances de 1756 enlève tout scrupule à ceux qui souhaitent servir dans l’armée impériale. Au cours de la guerre de Sept Ans (1756-1763), des officiers venus de Lorraine viennent grossir les rangs de ceux qui sont déj à fixés dans l’Empire : Bréchainville, Bretton, Busselot, Choiseul-Stainville, Circourt, Civalart, Custine, du Han, Ferraris, Herbel, Lalance de Tsillag, Lamarre, Lambertye, Laugier, Marchal de Berclat, Messey de Bielle, Potier, Saintignon … Les ingénieurs militaires, qui sont tout à la fois artilleurs, architectes, hydrauliciens, mathématiciens et physiciens, font cruellement défaut dans l’armée impériale. On emprunte à l’armée de Louis XV le célèbre Gribeauval ; on attire et on engage les Lorrains d’Avrange, Brequin, Cugnot, Estienne de Vauguez, Fallois, du Hamel de Querlonde, Fourquin, Maillard, Spinette, Thomerot. La guerre est un désastre, malgré de hauts faits d’armes et plusieurs brillantes victoires. Celle de Kolin, en Bohême, le 18 juin 1757, donne naissance à l’Ordre de Marie-Thérèse, décoration prestigieuse récompensant les actions d’éclat, qui est décernée aux officiers jusqu’en 1918. Les premiers à la recevoir sont le prince Charles-Alexandre de Lorraine, le général Claude Sincère et le colonel Joseph de Saintignon. Près de quarante officiers lorrains la méritent par la suite.

De nombreux Lorrains continuent de se fixer dans l’Empire. Serviteurs dévoués et officiers valeureux sont anoblis sous la titulature du Saint Empire ou des pays héréditaires. Ils reçoivent titres, décorations et propriétés, sont créés chambellans impériaux. De beaux mariages les mêlent à l’aristocratie autrichienne, polonaise, tchèque ou hongroise. Les femmes titrées sont admises dans l’Ordre de la Croix étoilée et sont Dames du Palais. Les scientifiques et les artistes, en général, ne restent pas à Vienne. Les artistes ont surtout besoin de commandes et de mécènes. François-Etienne et son frère Charles-Alexandre sont incontestablement des découvreurs de talents et des protecteurs des arts et des sciences mais, après la mort de l’empereur François-Etienne en 1765, l’influence culturelle lorraine décline. Après la mort de l’Impératrice-Reine, en 1780, elle disparaît. Mais les Lorrains continuent à servir sous les armes car la défense de la frontière militaire, aux confins de l’empire ottoman, la garde face à la Prusse et la répression des troubles en Transylvanie nécessitent encore beaucoup de troupes aguerries. En 1789, l’armée impériale assiège à nouveau Belgrade ; un ingénieur lorrain, Thierry de Vaux, s’y illustre. En 1790, elle fait face au soulèvement du Brabant ; le général Maximilien Baillet-Latour le réprime.

Sous le règne de Marie-Thérèse, les Pays-Bas autrichiens sont paisibles. Lorsque le prince Charles-Alexandre en est nommé gouverneur général, en 1744, Bruxelles devient un autre réceptacle de la fidélité des Lorrains. Le frère de l’empereur y a sa maison, constituée à Vienne avec d’anciens serviteurs de Lunéville. D’autres viennent de Lorraine, notamment de Commercy. En 1754, la princesse Anne-Charlotte est nommée abbesse séculière de Mons et s’y installe, suivie de ses derniers fidèles. Les Lorrains constituent la maison du gouverneur général et tiennent les châteaux de Tervuren, Mariemont et Montplaisir, lieux de brillantes réceptions et de grandes chasses. On y trouve entre autres les conseillers et secrétaires Charvet, Comes, Dieudonné, Gilbert, Giron, Houillon et Touffner, les intendants Baillot, Gamond et Novigrade, le bibliothécaire Sparr de Benstorf, les médecins Metzinger et Lattraye, les abbés Caussin et Henriquez, les maîtres d’hôtel Bioul et Thibauld, le valet de chambre Köröskeny, le chef de cuisine Pariset, le chef de lingerie Deuzan, le directeur des chasses Louis de Vaux, les piqueurs Avrillon et Barjon, le géomètre Frin. Mais les Pays-Bas ont leurs institutions propres où peu de Lorrains prennent place, sinon à titre quasi honorifique, comme Hennezel, Jadot, Lattraye, Pariset ou Köröskeny. Le prince, en revanche, est très attentif au sort de son entourage lorrain, accordant gratifications et pensions et appuyant les requêtes qui, en toutétat de cause, sont examinées à Vienne. Place d’auditeur à la Chambre des Comptes, anoblissement, admission dans les écoles militaires, avancement dans l’armée impériale, tout est décidé à Vienne mais l’impératrice ne refuse rien à son beau-frère qui, après la mort de François-Etienne, représente tout ce qu’elle a de plus cher. Le prince Charles est par ailleurs un généreux protecteur des arts et des sciences. Il accueille Jadot, venu de Vienne, il fait constituer un cabinet d’histoire naturelle, confié à Oudot de Dainville, il facilite l’établissement du faïencier Richardot et du sculpteur Cyfflé. Pour les Lorrains, les Pays-Bas sont proches et le gouverneur général y est appelé le duc de Lorraine.

Les affaires des duchés de Lorraine et de Bar ne sont pas oubliées. L’Empereur y a son procureur général et ses commissaires chargés de la liquidation de la dette et de la défense de ses intérêts. Les anciens officiers et serviteurs sont couchés sur le registre des pensionnaires de Sa Majesté Impériale. En 1766, au moment où les duchés sont rattachés à la France, on paie toujours les pensions, comme l’a demandé l’empereur François-Etienne dans son testament. Elles sont payées à Bruxelles par Charvet et à Nancy par Sivry, jusqu’en 1792. Ce dernier, après la profanation de l’église des Cordeliers, rassemble pieusement les débris des monuments de la maison de Lorraine.

La fin de la nation lorraine

Apprenant la mort de Charles-Alexandre, l’impératrice Marie-Thérèse déclare :  » Voici cette antique et glorieuse maison de Lorraine à jamais éteinte ! « . Mais alors, qu’en est-il des seize enfants du duc François III ? Ils sont tout simplement devenus des Habsbourg ! Des Habsbourg-Lorraine, quand même ! Et puis, la maison de Lorraine a encore des princes. Joseph-Marie de Lorraine, prince de Vaudémont, cultive son oisiveté dans la lointaine garnison de Szeged. Son frère Charles-Eugène, prince de Lambesc, se rend célèbre pendant la Révolution. Enfin, à Versailles, la reine Marie-Antoinette, née archiduchesse d’Autriche, est

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LES GARDES DU CORPS DE LOUIS XVI

LES GARDES DU CORPS DE LOUIS XVI

L’objet de cet ouvrage est de faire connaître les gardes du corps à la fin de la monarchie absolue. N’ayant pas combattu depuis la guerre de Succession d’Autriche, ils faisaient figure, dans l’opinion publique, de corps parasite inutilement coûteux et participaient au discrédit général dont la Cour était l’objet. Les événements d’octobre 1789 augmentèrent encore leur mauvaise réputation et contribuèrent largement à leur licenciement qui eut lieu au lendemain de la fuite de Varennes, le 25 juin 1791.
Les 1 750 notices qui suivent portent sur les gardes du corps qui étaient en activité à la fin du règne de Louis XVI et sur ceux qui, ayant quitté leur compagnie depuis plusieurs années, ont repris du service, à l’armée des Princes ou dans les armées de la Révolution.
Les origines et les carrières des gardes du corps sont fort diverses, on s’est attaché à établir aussi exactement que possible les biographies des gardes du corps les plus obscurs comme les plus connus, tels que Maine de Biran et Grouchy. La plus grande partie des archives relatives aux gardes du corps a été exploitée. En ce qui concerne les sources familiales, cent trente-cinq nobiliaires et ouvrages généalogiques ont fait l’objet de recherches systématiques. Il n’a pas été possible de consulter certaines revues ou publications locales d’accès souvent difficile. Le répertoire du colonel Étienne Arnaud, Répertoire de généalogies françaises imprimées, 1978-1982, 3 vol. et la Bibliographie généalogique héraldique et nobiliaire de la France, t. III, Recueils généalogiques généraux, monographies familiales et études particulières, de Gaston Saffroy, 1974, complétés par le t.V de Geneviève Saffroy, paru en 1988, permettent de remédier à ces lacunes. Le cabinet des titres de la Bibliothèque nationale n’a pu être consulté qu’épisodiquement, l’état civil l’a été grâce à la complaisance des directeurs d’archives départementales.
Chaque notice est précédée d’une brève description de la famille des gardes du corps, les ouvrages cités en référence permettent de compléter ces informations succinctes. On a donné, avec quelques brefs renseignements d’état civil, le nom des parents, des grands-parents, de la femme, des frères officiers ainsi que des enfants. Une partie de ces informations, tirée des dossiers du Service historique est inédite ainsi que la description des carrières des gardes du corps. Seules les références les plus importantes et les plus utiles ont été mentionnées à la suite des notices.
Beaucoup de gardes du corps appartenant à des familles mal connues, j’ai sollicité l’aide des archives départementales pour identifier certains d’entre eux. Tous les directeurs de ces dépôts, à l’exception de celui de l’Aveyron, ont bien voulu m’aider dans mes recherches. Si certains se sont bornés à quelques investigations sommaires, la plupart ont entre-pris des recherches importantes pour répondre à mes sollicitations. Je les en remercie vive-ment, n’ignorant pas combien ils sont accablés par ce genre de demandes. Sans chercher à dresser un palmarès de ceux qui m’ont le plus aidé, je tiens à remercier plus particulière-ment les Archives de l’Orne qui ont bien voulu identifier de nombreux gardes du corps originaires de ce département.

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CLASSIFICATION DES CHARGES CONFERANT LA NOBLESSE

I – Charges conférant la noblesse héréditaire au premier degré dès le jour de l’entrée en fonction

1 % Grands officiers de la Couronne :

Sénéchal de France,
Connétable de France,
Chancelier de France,
Garde des sceaux de France,
maréchal de France,
amiral de France,
général des galères,
grand maître des arbalétriers,
grand maître de l’artillerie,
porte-oriflamme de France,
colonel-général de l’infanterie,
colonel-général de la cavalerie,
colonel-général des Suisses,
grand aumônier de France,
grand-maître de France,
grand-chambrier de France,
grand-chambellan de France,
grand-écuyer de France,
grand-bouteiller de France,
grand-échanson de France,
grand-panetier de France,
grand-veneur de France,
grand-fauconnier de France,
grand-louvetier de France,
grand-queux de France,
grand-maître des Eaux et Forêts de France,
grand-maître des cérémonies de France.

2 % Grands officiers de la Maison du Roi :

Grand-maître de la maison du Roi,
grand-maréchal des logis,
grand-prévôt de France et de la maison du Roi,
capitaine des gardes du corps,
capitaine-colonel des Cent-Suisses,
capitaine-colonel des gardes de la porte.

3 % Ministres, secrétaires d’état :
Les descendants des ministres, comme ceux des grands-officiers de la couronne, étaient admis aux honneurs de la cour sans preuves de noblesse chevaleresque.

4 % Membres du Conseil d’état et du Conseil privé

5 % Gouverneurs et lieutenants généraux pour le Roi dans les provinces
(Il est à noter que les dignités qui précèdent donnaient la noblesse au premier degré par suite d’anciens usages et non en vertu d’un texte de loi formel.)

6 % Officiers généraux des armées : à partir de l’édit du 25 novembre 1750

7 % Sergents d’armes : depuis l’édit de 1410 et principalement sous Charles VI

8 % Les prévôts des marchands, maires, échevins, consuls, pairs, jurats, administrateurs ou capitouls des villes suivantes :

– Paris : par édit de 1577. Privilège étendu au procureur du Roi, au greffier et au receveur de l’Hôtel de Ville en 1706, révoqué pour ces trois derniers emplois et pour les échevins par édit d’août 1715.
– La Rochelle :édit du 8 janvier 1372, révoqué en 1628, rétabli en 1691
– Poitiers :édit de décembre 1372, révoqué en 1667, rétabli en 1686 pour le maire seulement lorsqu’il aurait été élu deux fois et aurait servi quatre années
– Angoulême :édit de 1373, révoqué en 1667, rétabli le 4 février 1673
– Saint-Jean d’Angély :édit de Charles V, révoqué en 1667, rétabli en 1691
– Saint-Maixent :édit de 1444, révoqué en 1667, rétabli en 1691
– Tours :édit de 1461, révoqué en 1667, rétabli en 1691
– Niort :édit de 1461, révoqué en 1667, rétabli en 1691
– Toulouse :édit de 1471, révoqué en 1667, rétabli en 1691
– Bourges :édit de 1474, révoqué en 1667, rétabli en 1673
– Angers :édit de 1474, révoqué en 1667, rétabli en 1670
– Lyon :édit de 1495, révoqué en 1667, rétabli en 1691
– Péronne :édit de 1539, révoqué en 1667, rétabli en 1691
– Nantes :édit de 1539, révoqué en 1667, rétabli en 1669
– Cognac : Origine inconnue. Ce privilège est mentionné pour la première fois dans l’édit qui le supprime en 1667. Il fut rétabli en 1691.
– Abbeville : Même observation que pour Cognac
– Bordeaux : Ce privilège est indiqué comme ayantété révoqué en 1667 par l’édit de 1691 qui rétablit la noblesse municipale. En réalité il n’en n’est pas parlé dans l’édit de révocation, et il y a lieu de croire que la mention de Bordeaux dans l’édit de 1691 est le fait d’une erreur.

9 % Citoyens nobles immatriculés de Perpignan : En vertu d’un usage immémorial confirmé en 1785

10 % Francs-archers :

Depuis 1448 jusqu’en 1481,époque de la suppression de cette milice. L’édit qui crée les compagnies d’ordonnances en 1579, déclare que nul ne pourra être archer s’il est noble de race. C’est un argument en faveur de la noblesse des descendants des francs-archers. Cette manière d’acquérir la noblesse fut seulement tolérée et ne doit être acceptée qu’autant que la famille qui s’en prévaut jouit d’une ancienne possession d’état.

II – Charges conférant la noblesse héréditaire au premier degré après vingt ans d’exercice ou en cas de mort en fonction

11 % Secrétaires du Roi, maison et couronne de France :

Appelés à l’origine « clercs-notaires et secrétaires du Roi », et plus tard, « conseillers, secrétaires du Roi, maison et couronne de France et de ses finances », s’ils appartenaient à la grande chancellerie, et « conseillers-secrétaires du Roi, audienciers, contrôleurs ou référendaires » lorsqu’il s’étaient attachés à une cour souveraine.

Les secrétaires du Roi paraissent n’avoir joui d’abord que de la noblesse personnelle. Des lettres patentes de Charles VIII, de l’an 1484, leur reconnaissent la noblesse héréditaire et les anoblissent en tant que besoin, sans conditions. Mais, en vertu d’un usage suivi pour toutes les magistratures, on ne les considérait comme pouvant transmettre la noblesse à leur postérité que s’ils avaient exercé vingt années ou étaient morts revêtus de leur charges. Des lettres patentes de 1549 et les édits de 1669 et 1724 semblent avoir modifié ces conditions auxquelles, dans la pratique, on s’est toujours conformé.

12 % Chauffe-cire héréditaires de la grande chancellerie : Assimilés aux secrétaires du Roi dès 1484.

13 % Huissier ordinaire de la grande chancellerie : Assimilés aux secrétaires du Roi depuis 1690, en vertu d’un édit de reconnaissance de noblesse de 1717.

14 % Gardes-scel près les présidiaux : Depuis 1701

15 % Payeurs des gages de la Chancellerie : Depuis 1707

16 % Secrétaires des finances et greffiers du conseil privé : 18 juillet 1784

17 % Présidents, conseillers, avocats et procureurs généraux, greffiers en chef du grand Conseil : Depuis leur création jusqu’en mars 1669, époque où ce privilège fut révoqué. Il fut rétabli au mois d’août 1717 et étendu au premier huissier du grand Conseil.

18 % Doyen des substituts du procureur général près le Grand Conseil : Depuis 1719

19 % Les notaires secrétaires du Grand Conseil : Depuis leur création, en 1498, jusqu’en 1717, époque où ce privilège fut supprimé. La noblesse à la troisième génération leur fut rendue le 6 mars 1719. Ils furent remis en possession de la noblesse au premier degré par un arrêt du Conseil état du 27 février 1759.

20 % Présidents, conseillers, avocats et procureurs généraux, greffiers en chef et notaires secrétaires du Parlement de Paris : Depuis leur création en vertu d’un ancien usage confirmé parédit de juillet 1644. Ce privilège leur fut retiré en juillet 1669 et ils furent remis à la noblesse graduelle. La noblesse au premier degré leur fut rendue en novembre 1690.

21 % Greffier en chef criminel et premier huissier du Parlement de Paris : Depuis le 2 janvier 1691

22 % Présidents, conseillers, avocats et procureurs généraux, greffiers en chef, notaires et secrétaires de la Cour des Aides de Paris : Depuis leur création en vertu de l’usage. Remis à la noblesse graduelle en juillet 1669. La noblesse au premier degré leur fut rendue en novembre 1690.

23 % Présidents, maîtres ordinaires, correcteurs et auditeurs, avocats et procureurs généraux, greffier en chef de la Chambre des Comptes de Paris : Depuis leur création, d’après un usage, confirmé par édits de 1645, 1701 et 1714.

24 % Lieutenants-généraux, civil, de police et criminel, lieutenants particuliers, conseillers, avocats et procureur du Roi au Châtelet de Paris : Par édit du mois d’août 1768.

25 % Présidents trésoriers généraux de France et Chambre des domaines de Paris : Parédit d’avril 1705. Privilège révoqué en août 1715, rétabli en septembre 1720.

26 % Présidents, conseillers, avocats et procureurs généraux de la Cour des Monnaies de Paris : Par édit de 1719.

27 % Avocat du Roi aux requêtes du Palais :édit de 1691.

28 % Officiers du Conseil et du Parlement des Dombes : Depuis 1571.

29 % Officiers du Parlement, des la Chambre des Comptes, de la Cour des Aides et du Bureau des finances de Grenoble : Depuis 1639.

30 % Officiers du Parlement de Metz : Depuis 1658.

31 % Officiers du Parlement de Dole : Depuis 1654.

32 % Officiers du Parlement de Besançon : Depuis 1694.

33 % Présidents, conseillers, avocats et procureurs généraux du Parlement de Flandres : Depuis 1713.

34 % Présidents, conseillers, avocats et procureurs généraux du Conseil supérieur de Douai : Depuis le 7 mai 1772.

35 % Officiers de la Chambre et Cour des Comptes, Aides, domaines et finances de Bourgogne, séant à Dole : Depuis la création de cette cour en vertu d’un usage confirmé par édit d’août 1706.

36 % Officiers de la Cour des Comptes de Nantes : Depuis 1669 pour les présidents, maîtres, correcteurs et procureurs généraux. Depuis 1692, pour les auditeurs.

37 % Officiers de la Cour des Comptes, Aides et finances de Montpellier : Depuis sa création en vertu d’un usage confirmé par édit de novembre 1690.

38 % Présidents des Cours souveraines : Même de celles dont les conseillers et autres officiers ne jouissaient pas de la noblesse au premier degré.

39 % Chevaliers d’honneur dans les Chambres des Comptes, Cours des Aides et Bureau des finances : Depuis décembre 1703. Antérieurement à cette date, les chevaliers d’honneur devaient faire leurs preuves de noblesse.

40 % Présidents, conseillers, avocats et procureurs généraux au Conseil supérieur d’Artois :édit de mai 1775.

41 % Commissaires provinciaux des guerres créés de mars 1704 à octobre 1709 :édit d’octobre 1709.

III – Charges conférant la noblesse, soit au premier degré après vingt ans d’exercice, soit après trois générations consécutives ayant occupé les mêmes fonctions

42 % Officiers du Parlement, de la Chambre des Comptes, de la Cour des Aides et du Bureau des finances (trésoriers de France) de la généralité de Grenoble :édit de 1639

IV – Charges conférant la noblesse après vingt ans d’exercice avec faculté d’additionner les années d’exercice du fils avec celles du père

43 % Commissaires des guerres : A partir d’octobre 1709, supprimé en 1715.

44 % Syndics des commissaires et contrôleurs ordinaires des guerres : Déclaration de mai 1711, supprimé en 1715

45 % Commissaires des troupes de la Maison du Roi : Mai 1711

V – Charges conférant la noblesse lorsque le père et le fils en avaient été investis et les avaient exercés vingt ans ou jusqu’à leur mort, sans qu’il fut nécessaire que le petit-fils fut pourvu de la même charge

46 % Tous les membres des Cours souveraines :

C’est à dire des Parlements, Chambre des Comptes, Cours des Aides, Conseils supérieurs non mentionnés dans le paragraphe II, à l’exception des présidents qui acquéraient toujours la noblesse au premier degré. Par l’édit de 1704, il fut accordé moyennant finance, à chaque cour souveraine et bureau des finances qui se trouvait en ce cas, quatre dispenses d’un degré, de telle sorte que quatre des membres de ces compagnies pouvaient, en payant la somme fixée, être directement anoblis aux mêmes conditions que ceux du Parlement de Paris. Deux dispenses étaient aussi accordées, de 5 en 5 années au doyen et au sous-doyen de chacun de ces corps. La noblesse ainsi acquise fut révoquée en 1715, bien que les officiers qui l’avaient obtenue eussent payé la somme fixée qui ne leur fut point restituée.

47 % Les officiers des bureaux des finances et des Chambres de domaines non mentionnés dans les paragraphes II et III : Usage confirmé par édit de 1771.

48 % Capitaines, lieutenants et enseignes, prévôts en chef, gouverneurs des villes et places :édit de 1600, modifié en novembre 1750.

VI – Charges conférant la noblesse lorsque trois générations consécutives en ont été investies

49 % Officiers des armées au-dessous du grade de maréchal de camp :

Nés en légitime mariage, dont le père et l’aïeul créés chevaliers de Saint-Louis et comptant trente ans de service, en avaient passés soit vingt comme capitaines, soit dix-huit comme lieutenants-colonels, soit seize comme colonels, soit quatorze comme brigadiers, lorsque lui-même avait obtenu la croix de Saint-Louis et servi pendant le même temps avec les mêmes grades depuis l’édit de novembre 1750.

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LES CITOYENS DE BESANCON SOUS L’ANCIEN REGIME (1677-1790)

INTRODUCTION

Le droit de citoyenneté à Besançon remonte aux origines de la commune ou plutôt de la cité comme l’on disait fièrement à cette époque et pendant de nombreux siècles, elle-même, soit en 1290. Apparemment, pendant quelques siècles, avait le droit de cité, donc était citoyen, avec les privilèges et les devoirs que cela comportait toute personne qui ne se voyait pas contester cette qualité et qui payait les impositions locales, dans une grosse bourgade telle qu’était Besançon, cela ne posait guère de problèmes. Mais la population augmentant et en grande partie par l’immigration, l à, la question se posa aux autorités de la commune de savoir qui pouvait être considéré comme citoyen, et qui ne l’était pas. Apparemment, ce n’est qu’au XVIe s. que les citoyens furent nommés officiellement par les co-gouverneurs, et que la nomination fut enregistrée sur les registres de délibérations. Mais la présentation des registres étant quelque peu hétérogène, et les index pas très commodes à utiliser pour trouver trace de la citoyenneté d’une personne, le Magistrat de Besançon, décida au moins à deux reprises d’établir un registre des citoyens, tout d’abord le 9 juin 1732 – « Attendu l’inconvénient qui se rencontre sur le fait de la recherche dans les journaux de l’hôtel de ville, des particuliers qui ont été reçus au nombre des citoyens dont l’enregistrement s’est fait jusqu’à présent au jour et datte de leur réception, de manière qu’il faut tout voir pour les trouver, il a été délibéré qu’indépendamment de l’enregistrement dans les journaux de chaque citoyens au jour et datte de sa réception, il en sera tenu à l’avenir un registre particulier qui ne contiendra nulle autre chose  » , puis la décision n’ayant pas été appliqué, le souhait fut réitéré plus précisément lors de la séance du 9 septembre 1766 –  » La compagnie a arrêté à cette occasion d’avoir un registre pour les réceptions de citoyens, et ou l’on transcrira les lettres surtout lorsqu’elle renfermeront des clauses ou dispositions singulières. On portera sur le même registre de suite après la lettre, les pièces justificatives de la franchise du citoyen reçu et de ses bonnes vie et mœurs, lesquelles pièces seront d’ailleurs retenues pour demeurer avec la requête dans les archives.
Conformément à des délibérations des 6 mai 1693 et 21 août 1697, et à des plus anciennes, et après que la compagnie aura cru devoir admettre un nouveau citoyen, il sera adressé verbal par-devant les commissaires de la bannière ou il résidera, où l’un des commissaires des preuves de religion, franchise, et bonnes mœurs que le nouveau citoyen sera tenu si on l’exige de faire attester par deux anciens et notables citoyens ; excepté les personnes illustres et de haute qualité, et celles à qui l’on aura résolu de donner des lettres de citoyen par reconnoissance ou pour raison de leur mérite. Lequel verbal restera joint aux requêtes et pièces, et sera enregistré.
Ces formalités remplies, et les droits payés au receveur syndic suivant qu’ils auront été réglés sur la requête, le nouveau citoyen prêtera serment et alors sa lettre lui sera remise.
Délibéré de plus que le registre des réceptions de citoyens, sera côté et paraphé par Mr le Maire, ou celui de Mrs qui aura été commis pour cela. Qu’on y portera la liste la plus exacte qu’il sera possible de recueillir dans les journaux de la cité des citoyens admis jusqu’à présent, en notant à chacun le temps de sa réception, et le journal qui la contient, et qu’on y mettra en tête la présente délibération, ainsi que celles du journal de 1676, fol. 3 et 95, du 5 août 1690, du 6 mai 1693, du 21 août 1697, du 15 février 1702, et autres concernant les réceptions des citoyens, s’il s’en trouve.  »
Nous ne savons pas si la décision fut appliquée ou non, mais il ne subsiste pas un tel registre aux Archives municipales. Par le présent ouvrage, j’obtempère donc en partie, plus de deux siècles après, à une décision de l’ancêtre du conseil municipal d’aujourd’hui, mieux vaut tard que jamais.
étant historien moderniste de formation, j’ai fait le choix subjectif de m’intéresser de prime abord à la période de l’Ancien Régime qui a toutes mes faveurs historiques. Par la suite, il n’est pas impossible que je m’intéresse à la période précédente allant du XVIe s. à 1676, et ainsi le souhait du Magistrat de Besançon d’avoir un registre complet des citoyens sera exaucé.
Je suis donc allé puiser à la source même de la citoyenneté bisontine, c’est à dire les registres de délibérations du Magistrat (série BB). Ces gros registres reliés en cuir enregistraient toutes les décisions de la municipalité, et parmi elles les décisions de nommer quelqu’un, homme ou femme, citoyen de Besançon, seul cette trace fait foi de la citoyenneté bisontine sous l’Ancien Régime. Le présent ouvrage est conçu à la foi comme étant historique et archivistique, en effet on y trouve les références archivistiques pour chaque nomination de citoyen qui fait l’objet d’une notice avec cote, page, date, qui permettront au lecteur de retrouver dans les registres originaux la nomination, bien que ces nominations originales ne contiennent que très peu voire pas du tout d’éléments en plus que ce qui est décris dans chaque notice. Le corpus central de cet ouvrage est donc composé comme un inventaire sommaire d’archives, puisque l’ordre choisi est l’ordre de cotation des registres de délibérations, qui est lui-même chronologique.
Un index permet de s’intéresser aux citoyens par patronyme, par origine géographique et par profession, quand celle-ci était mentionnée dans la nomination. Grâce à cet index, l’aspect historique sera abordé dans la première partie de l’ouvrage, en effet, j’y aborde l’immigration grâce à l’origine géographique, la sociologie historique par les professions, nous y trouvons même quelques aspects anecdotiques avec des ancêtres de personnalités bisontines qui furent nommés citoyens de Besançon. J’aborde même l’évolution des nominations, les conditions de nomination et les privilèges des citoyens de Besançon, l’histoire est donc bel et bien présente dans cet ouvrage, il ne saurait en être autrement.
J’ose espérer que cet ouvrage sera utile à tous les curieux de l’histoire bisontine et qu’il leur fera connaître les richesses d’une de ses sources principales, les Archives municipales, encore trop souvent méconnues.

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ORDRES ET DECORATIONS DE L’EMPIRE CHERIFIEN

AVANT-PROPOS

étudier les ordres et les décorations d’un pays, c’est contribuer à l’étude de son histoire sur une période déterminée. En effet, les ordres et les décorations apparaissent et disparaissent dans un pays, au gré des événements socio-politiques qui ponctuent son histoire. Le Maroc n’a pas échappé à cela. La phaléristique de l’Empire Chérifien sous Protectorat de la République française, outre le fait qu’elle permet de rappeler les mérites et le dévouement de celles et ceux qui ont porté ces décorations, reflète l’évolution militaire, civile et politique de ce merveilleux pays qui, de 1912 à 1956 a été placé sous la protection de la France.

S’il existe plusieurs traités de numismatique chérifienne, aucune étude de phaléristique chérifienne n’a jamais été réalisée jusqu’à présent. Certains ouvrages généralistes sur les ordres et les décorations de France et des colonies ont évoqué la question, mais jamais en profondeur, ni de façon exhaustive, et souvent avec des erreurs d’appellation et de datation.

Les ordres et les décorations attribués dans l’Empire Chérifien de 1912 à 1956, sont par la beauté des objets, un résumé élégant de l’histoire commune du Royaume chérifien et de la République française durant presque cinq décennies. Cette histoire commune a ses détracteurs de part et d’autre.

Notre objectif n’a pas été, en effectuant ces longues et patientes recherches, de porter un jugement quelconque sur les événements constituant cette histoire, ni bien sûr de blâmer les uns ou de louer les autres. Les faits politiques et militaires, devenus historiques aujourd’hui, ont été ce qu’ils ont été. Quels qu’en furent à l’époque les mobiles, ils ne doivent pas faire oublier les millions de Marocains et les centaines de milliers de Français qui, par amour du Maroc, se sont dévoués au service de la construction de ce pays, dans un élan partagé de générosité humaine. C’est pour tous ceux l à qu’ont été créées ces décorations, ces  » parures d’honneur et de gloire  » , venues récompenser leur dévouement, souvent leur sacrifice, dans de belles activités humaines au service de notre histoire franco-marocaine. Quelles qu’en soient les interprétations et les récupérations du moment, nul ne pourra jamais nous enlever, à nous qui nous sommes enrichis de nos cultures respectives, ces pages d’une histoire commune qui se prolonge encore aujourd’hui dans l’attachement que nos deux peuples ont toujours l’un pour l’autre.

Si l’essentiel de l’ouvrage est consacré aux ordres et décorations spécifiques à l’Empire Chérifien sur la période 1912-1956, il nous a paru indispensable d’évoquer en amont et en aval du cœur de cette recherche, les décorations créées ou attribuées lors des diverses  » campagnes du Maroc  » qui ont servi à sa conquête d’abord, à sa pacification ensuite, au maintien de l’ordre enfin à l’occasion de son accession à l’indépendance.

Pour les décorations spécifiquement chérifiennes, afin d’être le plus complet et le plus précis possible, notre méthode de recherches a été fondée sur une exploitation systématique et exhaustive de l’ensemble de la collection des  » Bulletins Officiels du Protectorat de la République française au Maroc « , du n % 1 (Première année) du 1er novembre 1912 au n % 2262 (Quarante-cinquième année) du 2 mars 1956. Afin de replacer le plus objectivement possible les textes officiels de création, réglementation et modification des décorations, dans leur contexte politique et historique fondateur, nous nous sommes référé à un grand nombre d’ouvrages historiques sur cette période, ouvrages écrits tant par des Marocains que par des Français, et publiés tant au Maroc qu’en France.

Pour les insignes en eux-mêmes et leur fabrication, deux très anciennes et très prestigieuses Maisons nous ont aidé dans nos recherches, malgré la charge écrasante qui pèse sur ces Maisons devenues aujourd’hui de très grandes entreprises modernes.

Nous adressons aussi nos remerciements aux Conservateurs de nos Musées Militaires, lieux de mémoire indispensables dont les inépuisables collections de souvenirs sont une source d’informations intarissable, ainsi qu’aux organismes qui nous ont aidé dans nos recherches, tels l’Union Nationale des Officiers de Réserve, la Direction Nationale de la Garantie et des Services Industriels, l’Administration des Monnaies et Médailles, notamment le Club Français de la Médaille, ou la Chambre Syndicale Nationale de la Bijouterie, Joaillerie, Orfèvrerie.

Nous exprimons notre gratitude à un collectionneur lorrain qui se reconnaîtra ainsi qu’ à certains membres de l’association SALAM, amicale des anciens des lycées et collèges français du Maroc, qui ont bien voulu nous envoyer quelques précieux documents illustrant l’ouvrage.

Nous avons dans cet ouvrage, volontairement employé un système de transcription phonétique qui, s’il n’est pas savant et s’il ne respecte pas les conventions de la codification internationale aujourd’hui établie, permet la reconstitution intégrale des mots arabes, et ne dépayse pas le lecteur non arabisant. Pour la transcription des mois du calendrier islamique, nous avons adopté la terminologie marocaine utilisée de 1912 à 1956 dans tous les textes du Bulletin Officiel du Protectorat.

Pour les textes en langue arabe, qui se lisent de droite à gauche, nous avons ignoré les quelques erreurs orthographiques et grammaticales que nous avons trouvées sur les décorations chérifiennes, notamment sur celles du début de la période du Protectorat. Ces erreurs sont, selon nous, davantage dues à un souci d’utilisation esthétique des espaces épigraphiés, qu’à une ignorance de l’orthographe et de la grammaire arabes par les fondateurs de ces ordres et de ces décorations, et par les créateurs des insignes.