LES NOBLES CHANOINES DU CHAPITRE D’AINAY DE LYON (1685-1789)
INTRODUCTION
L’abbaye d’Ainay était avec le chapitre métropolitain de Lyon dit de Saint-Jean, le seul établissement religieux masculin, si l’on excepte l’ordre de Malte, à recrutement noble du diocèse de Lyon. Et ce, officiellement du moins, depuis bien moins longtemps que son illustre prédécesseur et avec des conditions de noblesse bien moins drastiques. Le chapitre Saint-Jean a donc fait, historiquement parlant, de l’ombre à son petit frère d’Ainay, surtout depuis la rédaction du magistral ouvrage de Beyssac sur les chanoines de Saint-Jean. En effet l’abbaye n’a fait quasiment que l’objet d’études architecturales, méritées, il est vrai tant son caractère unique dans le paysage religieux lyonnais est patent. Il n’y avait donc jusqu’à présent aucun ouvrage concernant les chanoines nobles d’Ainay. Nous avons donc pensé étudier ces ecclésiastiques, dont nous pensions qu’ils avaient bien des différences avec leurs illustres confrères de Saint-Jean. Les preuves de noblesse ne sont obligatoires à Ainay que depuis la sécularisation en 1685, tout d’abord il fallait seulement être fils de gentilhomme, puis vers 1700 il fut décidé qu’il fallait être petit-fils de gentilhomme. Ces conditions de noblesse très peu strictes étaient à l’image d’une grande partie de la noblesse lyonnaise, assez récente et très mêlée avec la roture et le monde marchand. C’était donc le chapitre noble idoine pour une cité telle Lyon.
Dans nos recherches nous avons eu la chance de trouver dans la sous-série 11G des Archives départementales du Rhône une importante collection de dossiers de preuves de noblesse que ce soit les originaux ou les transcriptions sur les registres capitulaires. Nous avons transcrit in extenso ces documents qui concernent un peu plus de la moitié des 76 chanoines répertoriés dans cet ouvrage. Pour le reste nous avons utilisé différents nobiliaires et ouvrages biographiques qui nous ont permis de retrouver les origines d’un autre gros tiers des chanoines d’Ainay. Seule une dizaine de chanoine ne figure dans cet ouvrage que par leur nom et les dates de leur canonicat.
Nous avons donc tenté à travers le présent ouvrage de caractériser un chapitre noble plutôt modeste et urbain sous l’Ancien Régime à travers ses chanoines et leurs comportements que l’on peut voir transparaître à travers les registres capitulaires, documents encore assez peu exploités dans ce sens, qui sont la mémoire des institutions religieuses.