1910. Comment cette belle citE d’Aigues-Mortes, dressEe dans le dEsert liquide camarguais, n’aurait-elle pas sEduit l’historien poète Jules, Charles, ThEodore Roux dit : Charles-Roux. Elle rEunissait dans ses constructions mEdiEvales, apparemment indestructibles, dans tous les aspects de sa puissance ErigEe il y a plusieurs siècles, tout ce qui pouvait sEduire ce Marseillais apôtre de la langue d’oc, qui Etait aussi un industriel par tradition familiale, un administrateur chargE de nombreuses missions et un politique progressiste. Comme ses illustres devanciers (en littErature), il Etait tombE sous le charme de cette ville magnifique et austère, sculptEe par la lumière, mais en homme pratique et entreprenant, il avait aussi mesurE le dEfi que reprEsentait cette architecture religieuse et guerrière dans cette Etendue d’eau et de terre. Quelle foi et quel courage il avait fallu aux Aiguesmortains pour Edifier cette place-forte et la tenir par vents et marEes, contre le redoutable baron des Adrets et tant d’autres ennemis, vagabonds, routiers et bandits de tout acabit ! Manifestement inspirE par ces lieux, Charles-Roux ne se laisse pourtant pas Egarer par leur beautE lyrique ; il retrace une histoire d’Aigues-Mortes, prEcise et rigoureuse, magnifiquement illustrEe et riche en anecdotes. En sept chapitres enrichis de deux appendices sur les bohEmiens de Sainte-Marie-de-la-mer, il nous entraà®ne à  travers la Camargue, nous dEpeint la citE dans le temps et dans l’espace avec un souci du dEtail et de l’information juste (rEfErences d’archives, bibliographie, index des noms et des lieux citEs) qui ne laisse aucun doute sur l’importance du travail effectuE. La passion qui sous-tend cette recherche caractErisEe par la nettetE de la forme et l’exactitude du fond, ne peut que toucher les Aiguesmortains amoureux de leur passE et les nombreux visiteurs dEsireux d’en savoir davantage sur l’exception architecturale que constitue cette citE.© Micberth