AIRE-SUR-LA-LYS. CHRONIQUES LOCALES

LEON GUILLEMIN

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1911. Dans son ouvrage consacrE à  Aire-sur-la-Lys, LEon Guillemin pratique l’histoire en toute libertE. Sans nEgliger tous les ElEments essentiels du passE de la citE – la fondation du Bourg Aria par LydEric en 641, la dEvastation de la ville par les Normands en 881, le règne des comtes Bauduin ou ” Aire convoitEe par deux Guillaume… ” – il avoue ne pas se sentir contraint par une ” suite bien dEterminEe ” et s’attacher à  la prEsentation d'” Etudes intEressantes “, d’anecdotes et de faits insolites ou peu connus. Ceux-ci peuvent aller des flEaux naturels comme les tremblements de terre et les tempêtes, les hivers rigoureux et les pluies interminables qui furent nombreux dans la rEgion, aux EpidEmies de peste et aux famines, en passant par le banditisme dEvastateur (les Ecorcheurs au XVe siècle), les faits de guerre (les huguenots en 1566) ou ce ” dEtail curieux ” du 14 juillet 1790 relevE avec soin par l’auteur : ce jour-là , la municipalitE accorda aux cabaretiers une remise de 3 sols par pot de bière consommEe ! Convaincu de la nEcessitE de l’histoire EvEnementielle et des grands repères chronologiques, LEon Guillemin attache, par ailleurs, la même importance à  des catastrophes gigantesques (la peste, la lèpre, le mal des ardents) qu’au recensement des armes qui se trouvaient en ville et en banlieue au dEbut de la REvolution : ” Ces armes Etaient des plus variEes, note-t-il, comme genre et comme calibre ; on constata qu’il y en avait 8 510 ! ” Imaginant, par ailleurs, que le plus cher dEsir de ses lecteurs Etait de connaà®tre le mode de tirage au sort pour les conscrits en 1793, il dEcrit les deux tonneaux qui Etaient disposEs sur le bureau de recrutement : dans l’un, il y avait les noms des citoyens ” dans le cas de la loi “, dans l’autre 75 billets parmi lesquels figuraient dix noirs ; deux orphelines tiraient, l’une dans le premier tonneau le nom d’un citoyen, l’autre le bulletin blanc ou noir (fatidique), lequel Etait proclamE ” intelligiblement “. De la même manière, il Evoque ce dEsespErE qui avait eu l’audace de se pendre dans son grenier et qui fut ” rependu à  une fourque et ses biens confisquEs “… Ce qui le fascine, ce n’est pas nEcessairement le drame, c’est l’histoire dans tous les aspects de sa singularitE : le bombardement de la ville en 1676 (valeur extraordinaire des troupes du roi et Te Deum comme action de grâces après cet EvEnement sanglant), mais aussi les rivières et les ruisseaux, si nombreux autour de la citE, les diffErents patois artEsiens si gais dans les chansons, les châteaux dont le pays Etait hErissE (Liettres, EstrEe-Blanche, Blessy, Rely, Lières…), la prEsence (prEsumEe) d’un veau d’or enfoui dans le sol à  Ligny-les-Aire, les fortifications et les souterrains et cette Loi de l’AmitiE, dont on a beaucoup parlE et qui est l’une des plus anciennes chartes d’Aire-sur-la-Lys. Ce qu’il souhaite, en rEalitE, c’est que le lecteur soit, comme lui, perpEtuellement EtonnE.© Micberth

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