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Année de parution | 2002 |
1879. Difficile de visiter aujourd’hui Argentat sans Eprouver le dEsir de connaà®tre son passE : l’anciennetE des maisons, la sErEnitE du lieu et le passage de la Dordogne qui coule vers Souillac, Bergerac et Libourne, jusqu’au Bec d’Ambès o๠elle s’unit à la Garonne, laissent imaginer une histoire riche en pEripEties dans le temps et dans l’espace. J.-Eusèbe Bombal confirme ces impressions en Evoquant le destin mouvementE de la ville depuis l’Epoque gallo-romaine, avec un luxe de dEtails qui est le fruit de plusieurs dEcennies de travail : on voit ainsi apparaà®tre sous sa plume, au tout dEbut, dans la plaine entourEe de collines, les centres d’exploitation agricole confiEs à des vEtErans des lEgions romaines, comme la villa de Longour (vignes, pêcheries…) dont on a pu, grâce à diverses fouilles, reconstituer la structure ; puis, c’est la cElèbre croix plantEe par saint Martial, seule rescapEe, après les invasions, du village qui s’Etait construit autour d’elle et la mort de saint Sacerdos, à Argentat, en 720, dans un lieu que l’on nommera le Paradis ; plus tard, la terrible bataille, au cours de laquelle les ancêtres des Argentacois vainquirent les Sarrasins et les chassèrent du pays, se dEroulera au bois de la Luche ; quant à la constitution du bourg en vicairie, dès le IXe siècle, elle est attestEe, entre autres, dans le cartulaire de l’abbaye de Beaulieu. La citE n’en est pas, pour autant, quitte avec la violence : au Xe siècle, les Normands ravagent le Bas-Limousin et ils inspirent aux habitants d’Argentat une telle terreur qu’ils en feront une lEgende : celle du gEant Roulloun qui passe d’une montagne à l’autre, en une enjambEe ; pourtant les envahisseurs seront battus à Estresse (930). Par la suite, bien que les archives soient muettes sur la pEriode de l’occupation anglaise, on peut supposer qu’elle fut l’occasion de nouveaux combats et d’excès en tous genres ; mais les deux siècles les plus terribles, à cet Egard, seront le XVIe et le XVIIe : car les affrontements religieux, particulièrement rudes à Argentat – prise de la ville par les catholiques en 1562, avec pillages et incendies, rEinstallation des protestants, escarmouches… – se poursuivirent à l’Epoque de la Fronde ; domination des rEformEs, culte interdit pour les catholiques, conflits entre les consuls des deux factions, arrivEe des dragons (1683), exil ou abjuration pour les anciens maà®tres de la citE. Toutefois, l’histoire d’Argentat n’est pas seulement celle de la brutalitE et de la violence : c’est avec soulagement que les religieux de Carennac, seigneurs d’Argentat, voient s’installer en ville trois monastères, au XVIIe siècle : les rEcollets, les clairettes et les ursulines, qui vont lutter pacifiquement contre l’hErEsie. Par ailleurs, c’est grâce à diffErents bienfaiteurs, dont le curE Ceyrac, le curE Pourty-Delisle et aux lettres patentes du duc de Bouillon que l’on pourra fonder un hôpital, baptisE hospice par la suite. Quant à l’activitE des Argentacois, au fil du temps, elle est constante, diverse et souvent prospère : on navigue sur la Dordogne dès le VIIIe siècle et on y transporte du bois, du charbon et toute espèce de marchandise : le bois fait vivre de nombreuses familles, on cultive le tabac et la vigne, les marchEs aux châtaignes et aux cochons sont très prisEs, les foires sont copieusement achalandEes.© Micberth
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Année de parution | 2002 |