CADOURS ET ALENTOUR. LE NOSTE PATOUÈS

ROGER GABRIELLE ET SES AMIS

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L’intErêt de ce livre, consacrE au patouès de Cadours et de ses alentours, est d’offrir aux lecteurs le plaisir (rare et simultanE) d’instruire et de divertir. Ce lexique d’inspiration collective prEsente, en effet, à  chaque page, en langue française et occitane, des dictons ou des maximes, des proverbes ou des devinettes, qui peuvent être lus – et savourEs – aujourd’hui, quelle que soit leur anciennetE. Car, hormis l’intErêt historique et linguistique des textes, leur sens est toujours issu de la rEalitE des faits et l’on y dEcouvre ce  » trait d’intelligence et de sagesse, souvent teintE d’humour, appelE : le bon sens paysan « . Un agriculteur ne peut guère s’abstraire du temps qu’il fait ou qu’il va faire. Heureusement, autour de lui, les indications fourmillent : Quand l’ironda rasa la terra, la pleja es au cap de la carrera (Quand l’hirondelle rase la terre, la pluie est au bout de la rue) ; ou L’autant deu divendre va pas a la messa le dimenge (Le vent d’autan du vendredi s’arrête le dimanche matin) ; et, prEvision à  plus long terme, Qui a nadau s’assorelha, a pasqua brutla la lenha (Si à  Noà«l tu prends le soleil, à  Pâques tu brà»les ton bois). Quant à  l’influence du temps sur les rEcoltes, la santE et l’humeur, elle n’est plus à  dEmontrer : L’auratge au mès de heure, de la tina ne podes her un joque (L’orage au mois de fEvrier, de ta cuve tu peux faire un poulailler) ; et Quand la tronc blanc floris, la raja es per camin (Quand l’aubEpine fleurit, la rage – folie prin-tanière – est dans les chemins). De tout temps, les gens de la terre ont mesurE l’importance, pour l’homme, des bienfaits et des caprices du ciel. Le mès de heurer, que de polidas hilhas que jo ai (Le mois de fEvrier, que de jolies filles j’ai)… On le voit : l’Evocation poEtique et la gouaille mEtaphorique côtoient l’utilitE pratique. De même, dans les  » recommandations pour les travaux des champs « , on trouve des conseils liEs aux activitEs rurales, mais là  encore, nous indiquent les auteurs, il ne faut pas  » s’arrêter au premier degrE de la maxime et du dicton  » ; on doit dEceler au dEtour des phrases une philosophie de la vie allègre et solide : le Se vos recoltar, te cau semenar (Si tu veux rEcolter, tu devras semer) s’adresse aussi bien aux citadins qu’aux paysans ; et que dire du Segadas arribadas, banderas acabadas (Moissons arrivEes, Erections terminEes) ou du Maufisa te ! quin se trufa, trufat es. (MEfie-toi ! celui qui se moque du malheur des autres risque fort d’être moquE à  son tour), ou encore du Vau milhor tenguer qu’esperar (Il vaut mieux tenir que de voir venir) ? Ensuite, à  travers des devinettes gaillardes (le pampouleja) ou dElicates – Quatre demoisellas mès que jamei ne s’atrapan – las alas deu moulin) (Quatre demoiselles qui se poursuivent, mais qui jamais ne s’attrapent – les ailes du moulin), c’est une dimension ludique qui est EvoquEe, avant des dictons plus durs comme A tres, le diable i es (A trois le diable est là ), ou Ço que res nos vau au canton a cau (Ce qui ne vaut plus rien, on le met dans un coin), des rEflexions moqueuses, Aprep la fEsta, le fat resta (Après la fête, le fou reste), ou salaces, Per trobar la drola bella, la cau anar veser dambe la candela (Pour trouver la fille belle, il faut aller voir avec la chandelle).© Micberth

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2002