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Année de parution | 2004 |
1894. Les visiteurs de Cazères-sur-l’Adour aujourd’hui, sEduits par la beautE du site, peuvent difficilement mesurer l’importance qu’eut la petite place forte au cours des siècles passEs. Or celle-ci fut considErable. L’abbE Meyranx nous apprend, en effet, que dès l’origine (1314), sous la double tutelle de la vicomtesse du BEarn et de l’abbE de Saint-Jean-de-la-Castelle, la citE eut une vocation guerrière : construite pour l’attaque et pour la dEfense, comme toutes les bastides de Guyenne, elle Etait puissamment fortifiEe et même son Eglise, dotEe de » verrous vigoureux dans l’Epaisseur des murs « , rendait apparemment impossible la surprise de la citadelle par l’Anglais, un mur en terre haut de 5 m environ, avec à ses pieds un fossE profond, enfermant la ville tout entière. Les CazEriens, fidèles aux fondateurs de leur ville et à la Couronne, virent ainsi leur puissance s’accroà®tre du XIVe au XVIe siècle, même si les pErils devaient se multiplier (siège de Cazères de 1376 opposant Gaston PhEbus aux Armagnacs), et une fois la Guyenne pacifiEe et le LEopard chassE de la rEgion (1452), ils participèrent aux Etats gEnEraux du BEarn et virent leurs privilèges confirmEs. Ceux-ci n’Etaient pas minces : inscrits dans la charte de 1315 et dEveloppEs en 52 articles qui consacraient l’autonomie de la commune, ils Etaient maintenus un siècle et demi plus tard, sans doute comme rEcompense de la fidElitE de la citE à ses suzerains et comme reconnaissance d’une durable spEcificitE constituEe ainsi : administration sage et rigoureuse de la ville (dEfense sociale et police intErieure), intensitE de la vie religieuse (legs et donations pieuses, prise en compte des pauvres et des malades) et prospEritE civile prEservEe par la soliditE de ses remparts. Tout cela sera pourtant remis en cause à partir des guerres de Religion (dEvastations des huguenots, Eglise incendiEe…) et un » esprit tracassier » se substituera souvent dEsormais à » la libertE pondErEe » de jadis (tiraillements entre l’abbaye et la bastide), cette tendance conflictuelle culminant sous la REvolution. Pourtant, la vitalitE originelle n’avait pas disparu et au XIXe siècle, » la vie moderne circulait dans la ville dans le tapage et le tremblement « . © Micberth
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Année de parution | 2004 |