C’EST MA SEIGNEURIE QUE JE RECLAME,

LAVOIE, M.

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En 1651, la monarchie française concède la seigneurie de Sillery aux  » sauvages » néophytes chrétiens des environs de Québec, montagnais et algonquins. C’est la première fois que le roi de France donne une seigneurie directement à  un groupe d’autochtones. Et ce sera la dernière. En fait, toute l’histoire de cette concession est exceptionnelle – et passionnante. D’abord, les Jésuites, tuteurs exclusifs et perpétuels des indigènes, font mainbasse sur la seigneurie, n’hésitant pas à  conclure des tractations préjudiciables aux intérêts de leurs pupilles. Ces pupilles, ce sont très vite des Hurons, réfugiés à  Québec à  l’époque de la concession, qui remplacent les occupants originaux. La tutelle jésuite sévit tout le long du Régime français. Après la Conquête, les Jésuites se voient en pratique interdits par les autorités britanniques. Leurs biens doivent être liquidés. Les Hurons estiment que la seigneurie de Sillery leur revient. Obéissant à  une logique impériale d’assujettissement plutôt que d’alliance, les Britanniques refusent de la leur rendre. Tous les prétendants aux biens des Jésuites finiront par obtenir dédommagement, sauf les Hurons. Frustrés par leurs tuteurs, subjugués par les Britanniques, les propriétaires originaux de la seigneurie ne s’avouent pas pour autant vaincus et poursuivent la lutte jusque sous le gouvernement fédéral du Dominion du Canada, successeur de la politique britannique. C’est ce combat inégal que Michel Lavoie raconte dans ce livre. Combat dont l’issue est toujours incertaine aujourd’hui, et qui pourrait avoir une incidence énorme sur l’ensemble des revendications territoriales amérindiennes.

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