DEAUVILLE (NOUVEAU)

MICHEL, GEORGES-MICHEL

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1928. Deauville est l’une des citEs les plus jeunes de France. Certes, l’histoire nous apprend que les lieux Etaient habitEs avant la fondation de la ville par le duc de Morny (vers 1860), mais l’ancien village Auvilla n’Etait qu’un agrEgat de chaumières sans commune mesure avec l’agglomEration qui allait se dEvelopper à  partir de la crEation d’un champ de courses et de la crEation d’un casino ; c’est bien une ville nouvelle qui est nEe dans la deuxième moitiE du XIXe siècle, sur la route des ducs de Normandie et qui a connu un essor Etonnant. Elle allait devenir au fil des dEcennies cette banlieue chic et ludique de Paris, dont Michel Georges-Michel fait revivre la pEriode (1920-1928) dite des annEes folles, ce berceau de toutes les modes et de toutes les fantaisies, ce lieu gEomEtrique d’une passion toute nouvelle pour le sport, d’un goà»t profond pour la nature, d’une fascination pour l’argent et les tapis verts et d’un affranchissement de toute contrainte qui sEduisit Paris et les capitales du monde entier. Dans ce temple du plaisir grassement rEtribuE, de l’ode (sensuelle) au temps qui passe et du divertissement incessant, l’après-guerre est vEcu comme un gigantesque dEfouloir : en 1920, les nouveaux riches sont accueillis à  Deauville à  bras ouverts, même si les villas bourgeoises (Dollfus, Levylier, du Tillet) ne sont pas abandonnEes et si l’ancienne souche (Decazes, Le Marois, de Villefranche, de Bassano, La Rochefoucauld…) campe solidement sur le sable. On se barde de cuir ou on revêt d’extravagants burnous pour aller au paddock, Tristan Bernard se fie à  la boule pour composer un roman, van Dongen danse le chimmie, les femmes entullEes adoptent ” la vie toute nue ” et le jour du Grand Prix, les files d’autos sont ininterrompues de Lisieux à  Deauville et de Dives à  Dieppe : c’est Deauville for ever, le lieu magique qui renoue avec ses habitudes d’avant-guerre. + tel point que bientôt (1922), les nouveaux riches le dEsertent et que les habituels figurants y reprennent leur place : Sem, les Rotschild, REgine Flory, Mlle Lenglen, walkyrie sur le court, mais ” à  table gamin qui rigole “, le roi de Suède et le roi d’Espagne – tout Londres, tout Paris et tout Madrid sont là  – M. CornuchE et la princesse Mathilde, la reine mère de Grèce et le shah de Perse… En 1924 (scandale !) la ville est devenue cubiste ; ce qui n’empêche pas MM. Citroà«n et Zagrophos de jouer des fortunes aux cartes, M. Boni de Castellane de se baigner en peignoir blanc avec son chien Bouboule, Reynaldo Hahn de conduire Ciboulette et le couturier Poiret de se dEsoler de la mEchancetE d’un Ecrivassier. Etait-ce Deauville qui avait conquis Paris ou la capitale qui avait investi Deauville ? ” Deauville est parisienne “, conclut sobrement l’auteur : ” En vain toute la terre y prendrait-elle rendez-vous, que Deauville, subtil creuset, la transformerait dès la première minute. Les proportions, l’atmosphère, l’esprit, plus que le reste encore, font de Deauville le plus agrEable faubourg de Paris. “© Micberth

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