Petit-fils du général comte Louis François Foucher de Careil, il entreprit divers voyages d’études, puis s’occupa de travaux littéraires et philosophiques. Il se fit de bonne heure une certaine réputation par l’édition nouvelle qu’il publia des uvres de Leibniz ; il en avait puisé les éléments à des sources nouvelles, découvertes dans les bibliothèques de l’Allemagne. Il se présenta, en 1861, comme candidat au conseil général du Calvados pour le canton de Dozulé, o๠il possédait de grandes propriétés. L’appui du gouvernement impérial, dont il s’était réclamé en rappelant » qu’il était le seul candidat décoré de la main de l’empereur », ne lui avait pas fait défaut ; pourtant il prit, une fois élu, une attitude d’opposition qui lui attira quelques démêlés avec les autorités. Il fit, par exemple, à Paris, des conférences qui furent interdites par le gouvernement. Après deux tentatives infructueuses comme candidat au Corps législatif, en 1863, puis en 1869, dans la 1re circonscription du Calvados, contre Germiny, candidat officiel, Foucher de Careil partit pour les états-Unis. De retour en France au moment de la guerre, il fut directeur-général des ambulances des légions mobilisées de la Bretagne. Ensuite, le gouvernement de Thiers le nomma préfet des Côtes-du-Nord (23 mars 1871), puis préfet de Seine-et-Marne (8 mai 1872), et le promut au grade d’officier de la Légion d’honneur le 7 septembre 1871. Rallié à la République conservatrice, Foucher de Careil fut révoqué de ses fonctions de préfet au 24 mai 1873. Il sollicita de nouveau les suffrages des électeurs, et il échoua dans les Côtes-du-Nord en 1875, comme républicain modéré, contre Kerjégu, légitimiste. Aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, Foucher de Careil posa avec plus de succès sa candidature dans le département de Seine-et-Marne. Il fut élu sénateur et alla siéger au centre gauche de la Chambre haute. Le 4 aout 1883, Foucher de Careil fut nommé ambassadeur de France en Autriche-Hongrie. Il ne cessa de voter, durant les apparitions qu’il fit au Sénat, avec la majorité de gauche ; mais il donna sa démission d’ambassadeur après le vote, par le Sénat, de la loi sur l’expulsion des princes (juin 1886). En 1890, il fut président de la commission générale des douanes et président de la commission chargée d’étudier le projet de loi sur les sociétés coopératives de production et de consommation. Il fut réélu au Sénat le 4 janvier 1891. Membre de la Société nationale d’agriculture et de la Société d’économie politique, Foucher de Careil est commandeur de la Légion d’honneur, décoré des ordres des Saints-Maurice-et-Lazare, de l’étoile polaire de Suède, grand-croix de Saint-étienne de Hongrie, etc.