1893. En achevant son ouvrage consacrE à  Gemeaux sous l’Ancien REgime, A. Huguenin aurait sans doute pu dire, comme Tocqueville :  » J’ai commencE l’Etude de l’ancienne sociEtE française avec dEfiance, je l’ai terminEe avec respect.  » Ce qui ne signifie pas qu’il se livre à  un Eloge de la France d’avant 1789 à  travers cette monographie consacrEe au village bourguignon, mais qu’il se garde bien de faire revivre le passE de la localitE en s’appuyant sur un parti pris idEologique. C’est seulement à  partir des archives communales et nationales, de nombreux travaux de rEfErence, de notes inEdites des abbEs Duplus et Choiset et de papiers de famille, qu’il a pu mener à  bien son projet. Liant sans cesse l’histoire de Gemeaux à  celle du pays tout entier, pour ce qui concerne la paroisse ( » Les curEs prEsidaient à  tous les actes de la vie « ), la forteresse ( » elle entourait l’Eglise et servait de refuge aux habitants « ), les seigneurs,  » toujours en guerre contre l’ennemi extErieur ou contre les voisins « , il dEcrit tous les aspects d’une destinEe riche et mouvementEe.  » Host et chevauchEe  » pour le suzerain, note l’auteur, levEes d’hommes souvent mal armEs et indisciplinEs, passages d’armEes permanentes, milices communales et convocation du ban et de l’arrière-ban de la noblesse, avec des troupes de mercenaires, il fallut faire face à  toutes les formes de violences guerrières ; et Gemeaux et sa rEgion ne furent pas EpargnEs. L’auteur n’en oublie pas pour autant la vie au quotidien sur le terroir : les droits seigneuriaux (four banal à  Gemeaux dès le Xe siècle), la justice qui Etait  » un droit attachE à  la terre elle-même « , les assemblEes d’habitants (nomination des Echevins et syndics), le village et ses fontaines, les bois et les lieux-dits, les maisons et les hôtels, les vignes et les terres labourEes, les nobles (capitaines châtelains) et les bourgeois, les marchands et les propriEtaires… © Micberth