GORZE (HISTOIRE DE LA VILLE ET DU PAYS DE)

JEAN-BAPTISTE NIMSGERN

45,00

UGS : 2472 Catégories : ,
Partager :

1853. Les visiteurs de la ville de Gorze peuvent difficilement aujourd’hui mesurer l’importance qu’eut la citE autrefois, même au regard de son patrimoine architectural et des vestiges de l’aqueduc gallo-romain, dont les ruines sont, certes, ” Eloquentes “, mais sans commune mesure avec la rEalisation originelle. Pour se faire une idEe prEcise de l’histoire de ces lieux, il convient donc de se rappeler que le pays exista puissamment bien avant l’Erection de la citE, grâce (justement) à  cette construction de l’aqueduc dans le vallon de Gorze – c’Etait son point de dEpart, en raison de l’abondance et de la qualitE des sources – à  12 milles de l’antique Divodurum (Metz), o๠il amenait les eaux. Gorze, à  l’Epoque et jusqu’au VIIIe siècle, n’est pourtant pas citEe par les historiens des Gaules, sinon quand on Evoque saint ClEment, le premier Evêque de Metz, qui aurait EdifiE un oratoire à  l’emplacement exact o๠l’abbaye sera construite, cinq siècles plus tard, par Chronegand (charte du 20 mai 745). Auparavant, Gorze n’Etait qu’une Epaisse forêt o๠les rois d’Austrasie venaient se livrer au plaisir de la chasse. Tout change avec l’installation de la communautE religieuse, soumise à  la règle de saint Benoà®t, dEdiEe à  saint Pierre, saint Paul et saint Etienne et confirmEe par l’assemblEe de Compiègne en 756. Devenue l’une des plus cElèbres abbayes d’Europe, ” objet de la munificence et de la sollicitude ” des premiers Carolingiens, elle s’Erige en souveraine, possède ses lois et son gouvernement, fait la guerre et rend la justice, envoyant ses ambassadeurs aux puissances et affirmant : ” La terre de Gorze, c’est moi. ” Une ville s’est constituEe auprès d’elle, de plus en plus florissante au fil des siècles, mais sa prospEritE allait être remise en cause en 1441, annEe au cours de laquelle la citE est prise et à  demi rEduite en cendres par les troupes de Charles VII. C’est le dEbut d’une ère de sièges et de violences qui va durer deux cents ans et dont Gorze ne se remettra pas. Les progrès de la REforme feront de la ville la forteresse la plus redoutable du protestantisme dans le pays messin – Guillaume Farel y prêche et y rEside – mais les catholiques s’en emparent en 1543 et la même annEe les Espagnols de la garnison de Thionville l’assiègent et la pillent et elle est ensuite reprise et à  nouveau dEvastEe par les Français et les Lorrains. La dEsolation règne dans la ville et le château devenu un repaire d’aventuriers est rasE par le duc d’Aumale en 1552. L’abbaye, privEe de ses fortifications, vidEe de ses moines et en ruine, voit son titre supprimE par le pape GrEgoire XIII en 1572 ; un chapitre est constituE, mais le cardinal de Lorraine en est toujours l’abbE commendataire et ses biens restent immenses. Le pays de Gorze ne sera pas davantage EpargnE au siècle suivant et, des protestants du comte de Luxembourg aux Français irritEs par l’inimitiE active du duc (Charles IV) de Lorraine, en passant par les SuEdois, les Espagnols et les ImpEriaux, ce n’est qu’une succession de pillages, de massacres et de dEvastations (1622-1636). A partir de 1635, la ville est administrEe par des mainbourgs, puis par des syndics et par des maires. Dans la dernière partie de son ouvrage, cependant, J.-B. Nimsgern nous rappelle que l’histoire n’est pas seulement une affaire de puissance religieuse et guerrière : il y a aussi le site environnant (la belle vallEe de la Gueule ou la Roche-à -Pucelles…), les villages d’Arry, de Chambley, de Corny, de Jussy ou de Lessy, et toutes les ” particularitEs, souvenirs et traditions ” du pays de Gorze.© Micberth

Informations complémentaires

Siècle