Il est rare de posséder autant d’éléments sur un témoin ayant vécu il y a près de dix siècles. La vie aventureuse de Guillaume Pantol est la véritable épopée d’un chevalier normand, compagnon de Guillaume le Conquérant, partageant sa vie entre son duché natal, le nouveau royaume anglais et les provinces conquises au sud de l’Italie. Patrick de Panthou est l’un des descendants directs de Guillaume Pantol.  » Cette famille, a écrit Michel de Boäard, est du petit nombre de celles pour lesquelles nous avons des données sérieuses concernant l’époque ducale. » Si les Compagnons de Guillaume le Conquérant ont été de véritables héros, la plupart ont sombré dans les oubliettes de l’Histoire. Guillaume Pantol (vers 1035-1112), seigneur de Noron, a eu la chance d’être proche d’Orderic Vital, le célèbre mémorialiste du monastère d’Ouche, qui nous a transmis le récit de sa vie aventureuse. Le moine de Saint-évroult nous le présente comme l’un des personnages les plus marquants de son siècle et comme un véritable héros :  » Ce chevalier était très brave ; il avait de l’esprit ; il était reconnu par les seigneurs de l’Angleterre ou de l’Italie comme l’un des plus sensés et des plus riches de ses compatriotes […] il honora les pauvres et le clergé, fit beaucoup d’aumônes, se montra constamment magnanime, fit courageusement tête à  tous ses ennemis, et resta toujours puissant par ses richesses et ses terres. » Proche du pouvoir, comme son père l’avait été au temps de Robert le Magnifique, Pantol a croisé les souverains, les princes, les plus hauts dignitaires religieux et les chefs militaires de son époque. Durant sa vie exceptionnellement longue, dix-sept papes auront occupé le trône de Saint-Pierre, cinq ducs auront gouverné la Normandie, trois rois auront régné sur le royaume franc – cinq sur l’Angleterre – et six abbés auront été à  la tête de l’abbaye de Saint-évroult. Vous découvrirez dans ces pages le fabuleux destin d’un chevalier normand partageant sa vie entre son duché natal, le nouveau royaume anglais et les provinces conquises au sud de l’Italie. Sa vie aventureuse constitue une véritable épopée. Accusé d’être l’instigateur du meurtre de Mabille de Bellême, l’épouse de son suzerain, Pantol, condamné à  mort, subit l’épreuve du feu dans la cathédrale de Rouen et – miracle ou supercherie ? – en sort indemne. Bienfaiteur de l’église – et plus particulièrement de l’abbaye de Saint-évroult -, il rapporte de Bari des reliques de saint Nicolas donnant ainsi une impulsion nouvelle au culte du bienheureux en Normandie. Vassal du puissant Roger de Montgommery, Pantol aura été un témoin privilégié du  » siècle d’or » de la Normandie.