Consacrer un essai biographique à Jacqueline de Romilly (1913-2010), sans être helléniste paraîtrait étrange si l’on se limitait à cette dimension d’une personnalité aussi complexe et secrète, à la tête d’un exceptionnel palmarès de Première de classe. Première lauréate du Concours général, première femme nommée professeur à la Sorbonne puis au Collège de France ; première femme élue à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, mais seulement deuxième à l’Académie Française, après Marguerite Yourcenar. Auteur d’un nombre impressionnant d’ouvrages savants, après sa retraite, elle ne s’est pas contentée d »écrire des ouvrages de vulgarisation sur la Grèce, mais s’est faire romancière, une manière détournée de se pencher sur son passé sans en révéler les joies et surtout les tourments.