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Un témoignage exceptionnel sur les guerres napoléoniennes : le point de vue d’un officier du génie
« Depuis Smolensk, nous n’avions, pour ainsi dire, pas vu l’ennemi, […] il n’y avait pas eu, à proprement parler, depuis le commencement de la campagne, une bataille rangée, une de ces batailles qui décident du succès d’une campagne, quelquefois d’un empire, telles que l’Empereur était habitué à en gagner, telles qu’il en avait gagné à Austerlitz, à Iéna.
Toute l’armée sentait, l’Empereur sentait sans doute aussi bien que nous, le danger de continuer à nous enfoncer au fond de la Russie, à la suite d’une armée presque intacte, avant d’avoir complètement défait cette armée. Aussi ordonna-t-il tous les apprêts d’une bataille générale. Toute l’armée se réjouissait à la perspective de l’événement que ces mesures faisaient prévoir. »
Emporté par le tourbillon de l’histoire, le général Joseph Puniet de Monfort consigne tout au long de sa vie les évènements majeurs de son temps, nous léguant ainsi un
formidable témoignage. Il est un des acteurs clés de la bataille de Leipzig et sera accusé à tort d’avoir fait sauter un pont lors de la retraite des troupes françaises.
Ces mémoires, publiées pour la première fois, plongent le lecteur au cœur des campagnes des officiers du génie sous la Révolution et l’Empire.
Joseph Puniet de Monfort est né à Montcuq, dans le Lot, le 6 avril 1774 et meurt à Paris le 30 janvier 1855. Elève des écoles militaires de Tournon et de Brienne, il rentre à l’école du Génie de Mézières en 1792. Officier du génie, il sert lors des campagnes de la Révolution, dont la première campagne d’Italie, et participe à différents sièges, dont ceux de Charleroi, du Quesnoy et de Maëstricht. Sous le Consulat, il sert à l’armée d’Italie avec le grade de chef de bataillon. Lors des campagnes de 1806 et 1807, il commande le génie du 8e corps d’armée commandé par le maréchal Mortier.
De 1812 à 1813, colonel du génie, il est d’abord désigné directeur du parc général du génie, puis chef d’état-major général du génie de la Grande Armée. À la bataille de Leipzig, il est accusé d’avoir fait sauter un pont trop tôt, lors de la retraite, condamnant plusieurs milliers de soldats à la captivité. Il sera vite innocenté de ces accusations, les mémoires présentées ici, témoignent de cet épisode. En 1814, il participe à la défense de Mayence. Sous la Première Restauration, le 20 août 1814, il est promu maréchal de camp. Lors des Cent-Jours, il est affecté à l’armée des Alpes. Il poursuit sa carrière comme membre du comité des Fortifications, puis comme inspecteur de l’arme en France et en Algérie. En 1836, il est admis dans les cadres des vétérans. Il est décrit par ses supérieurs comme un militaire honnête, probe, zélé, instruit et physiquement d’une bonne santé.
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