Si brillante fût-elle, la dynastie des Song (960-1279), l’une des plus longues de la Chine impériale, ne régna que sur la seule Chine centrale et même sur la seule Chine du Sud à partir du XIIe siècle. Contraint en permanence par la puissance des empires des steppes, nés comme lui de la décomposition de l’immense empire des Tang, l’empire des Song dut traiter d’égal à égal avec les Khitan-Liao (907-1125) puis les Jurchen-Jin (1115-1234) au Nord, ou les Xi-Xia (1032-1227) au Nord-Ouest. La tension entre la vocation universelle de son entreprise impériale et l’incomplétude de sa souveraineté explique en partie le dynamisme économique, commercial et financier qui fit de la Chine des Song un carrefour terrestre et maritime, reliant l’Asie du Nord aux mers du Sud. Surtout, les innovations institutionnelles et techniques qui se multiplièrent entre le Xe et le XIIIe siècle, ainsi que la créativité intellectuelle stimulée entre autres facteurs par l’essor des examens, jetèrent les bases d’un régime bureaucratique nouveau, celui-là même qui devait dominer le gouvernement de la Chine jusqu’à la fin de l’empire en 1911. Le présent ouvrage offre une synthèse des travaux qui ont renouvelé l’histoire de la période depuis que les historiens chinois ont retrouvé toute leur place dans la communauté internationale, il y a une quarantaine d’années.