Olivier Bellamy raconte Lily Pastré dans un très bel ouvrage. Dans sa Villa Provençale, au cœur de la seconde guerre mondiale, Lily ne vécut que pour la musique. Elle créa ainsi l’association « Pour que l’esprit vive », dont le secrétariat fut confié au musicologue juif roumain Antoine Goléa. Lily fut aussi une personnalité engagée aux côtés de l’américain Varian Fry, aidant à fuir nombre d’écrivains ou artistes comme la philosophe Simone Weil, l’anthropologue Claude Lévi-Strauss, la politologue Hannah Arendt et bien d’autres. Au péril de sa vie, lily hébergeat également des musiciens juifs. Clara haskil et Darius Milhaud font partie des protégés. Tout comme l’excentrique pianiste Youra Guller. Ou le compositeur et chef d’orchestre Manuel Rosenthal. Au cœur de ce livre, une vie consacrée à la musique et aux musiciens. Un festival aussi. Celui d’Aix en provence, né d’une représentation unique du Songe d’une nuit d’été en juillet 1942 puis d’une soirée en août 1942. Au piano, Clara Haskil, la tête encore bandée à la suite d’une opération lourde, interprète le concerto en ré mineur de Mozart. Et le critique Antoine Golea d’écrire : « Dans cette pureté, dans ce silence, sous ces étoiles, vous osez faire entendre la grande plainte du monde endolori. Vous concentrez en vous l’âme de la musique pure et de la grande souffrance humaine. Tout à l’heure, en échappant à ce cercle enchanté, nous nous sentirons moins seuls ».