1903. Rien n’est plus frustrant, voire irritant, pour un historien, que de voir un sujet qui le passionne – ici, le passE de la ville de La Mure et de sa rEgion – simplement EvoquE à  travers  » une demi-douzaine de lEgendes et de traditions la plupart erronEes « . Ce fut le cas pour l’abbE Dussert, qui, après avoir examinE toutes les archives disponibles et en avoir ordonnE tous les ElEments essentiels pour en faire une œuvre vivante et passionnante, Ecrivit cette monographie sur l’histoire de ce chef-lieu de canton du dEpartement de l’Isère, depuis la prEhistoire jusqu’au dEbut du XXe siècle. L’ambition de l’auteur Etait à  la mesure du matEriau dont il disposait : impressionnante. Ouvrant, en effet, son livre sur l’Evocation des hommes de l’âge de pierre,  » dont la science, peu à  peu, reconstruit la mystErieuse histoire « , il achève son rEcit proprement dit à  la mort de Lesdiguières qui marque la fin des guerres de Religion et  » la perte de nos libertEs communales « . La richesse d’informations est dEjà  considErable pour cette longue pEriode au cours de laquelle les Ibères, les Ligures et les Celtes (VIIe siècle avant notre ère) se succEdèrent, avant la conquête romaine et les invasions diverses ; d’autant que l’abbE Dussert fait ensuite revivre l’organisation fEodale locale et l’Erection de la citE de La Mure (mentionnEe pour la première fois en 1050) autour du prieurE, la suprEmatie des dauphins de Viennois et celle des dauphins de la Maison de France, l’avènement des seigneurs engagistes du domaine (XVe-XVIe siècle), qui ne cherchent qu’à  en percevoir les revenus, et les guerres civiles et religieuses. Mais il ne se limite pas à  cela : il dresse aussi les EphEmErides de la ville, de 1627 à  1903, un vEritable foisonnement de renseignements sur la vie intra-muros de la citE, qu’il complète par de très nombreuses Pièces justificatives, depuis le compte du châtelain François de Theys (316), jusqu’à  la liste des maires de la localitE. © Micberth