1968. La ville du Haillan, situEe aux portes de Bordeaux,  » florissante commune du dEpartement « , a-t-elle perdu son authenticitE originelle, voire la mEmoire de ce qu’elle Etait autrefois, dans le formidable changement social et Economique qu’elle a connu, surtout depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ? On pourrait le penser si l’on se s’attachait aujourd’hui qu’à  son dynamisme et à  tous les signes (urbains) de sa modernitE. Mais ses habitants, au fait des choses, fiers, à  juste titre, de leur château Bel-Air, ErigE (en 1986) en Centre international de football, n’ignorent pas que cet Edifice dut sa prospEritE, au XIXe siècle, à  Francisco de Los Heros et qu’il Etait issu d’une ancienne propriEtE du Haillan, nommEe Lanneblanque, qui appartenait à  Louise de Girard au XVIIe siècle. Par contre, les pEripEties de l’histoire de la citE, les vieilles coutumes locales, les noms des familles, la crEation rEcente de la paroisse (1858) et de la commune (1867) mEritaient d’être rappelEs avec toute la prEcision nEcessaire. C’est ce à  quoi s’est employE le chanoine Paul Bertaux, qui fut le curE de la paroisse, mais aussi un amoureux du passE. Homme de terrain qui connaissait parfaitement Le Haillan d’hier et d’aujourd’hui, il Evoque, non sans Emotion, les jeunes pêcheurs qui venaient autrefois à  la Fontaine rouilleuse, les maraà®chères qui  » faisaient la route à  pied, leur fardeau sur la tête  » et les troupeaux munis de clarines, mais aussi les quartiers dont les noms Etaient souvent ceux – noms ou surnoms – des propriEtaires (Tanays, Catros, Figean, le Bondayre…), avec leur transformation et leur histoire, les Edifices comme la chapelle Sainte-Christine (XVIIe siècle, dont il ne reste qu’une stèle), l’ancienne bergerie du quartier Hustin dont on a conservE une pierre ouvragEe, la propriEtE de La Houdine qui appartenait autrefois à  Charles de Chassaing et le château Bel-Air, aujourd’hui cElèbre dans toute la France et même au-delà . Sans oublier naturellement la famille d’Alhan (nom plus tard dEformE en Haillan) qui illustra la ville pendant quatre siècles, du XIIIeau XVIe, avec (surtout) Bernard du Haillan, historiographe de France, conseiller du roi et secrEtaire des Finances, puis les relations du pEpiniEriste Catros avec BrEmontier (la fixation des dunes des Landes) et plus rEcemment, le 22 aoà»t 1944, la destruction des munitions de Bel-Air. © Micberth