Une brillante synthèse sur ce qui unit royauté et sacré en France au Moyen Âge. Philippe IV le Bel et ses trois fils, « rois maudits » selon la célèbre légende, meurent les uns après les autres sans héritier mâle, mettant ainsi fin à la lignée directe des Capétiens. En 1328, Philippe VI de Valois devient donc roi, mais doit faire face à la contestation d’Édouard III d’Angleterre qui revendique la Couronne de France. Ainsi débute la Guerre de Cent Ans. Pour asseoir leur légitimité et conquérir les cœurs, les Valois doivent alors renforcer les liens entre royauté et sacré. Trésoriers du Christ depuis l’acquisition par Saint Louis des Instruments de la Passion – la Couronne d’épines et Vraie Croix –, ils s’entourent progressivement d’une collection considérable, qui affirme la sacralité de leur pouvoir et participe de la construction de l’État monarchique. Cette étude brillante et totalement novatrice analyse la composition du trésor du roi (en particulier ses reliques), sa fonction (notamment diplomatique) ainsi que sa symbolique (entre saints universels et saints dynastiques) – sans oublier sa circulation au sein des Cours, et sa mise en scène lors des cérémonies. À travers les figures de quelques grands souverains – tels « le roi sage » Charles V et le « roi fou » Charles VI –, et celles de reines comme Jeanne d’Évreux, Isabelle de Bavière ou Anne de Bretagne, Murielle Gaude-Ferragu livre dans cette synthèse claire et accessible le résultat de ses passionnantes recherches sur le trésor royal aux XIVe et XVe siècles en France. Une somme incontournable.