Pourquoi revenir aujourd’hui sur Léonce de Grandmaison s.j. ? Deux traits majeurs de la personnalité de ce théologien donnent la réponse. D’une part, sa créativité dans le domaine intellectuel. A la revue études, qu’il dirige de 1909 à  1919, il suit l’actualité et intervient dans les vifs débats de son temps : modernisme, Action française, etc. En 1910, il fonde les Recherches de science religieuse, qui reste une revue de référence en matière théologique. En 1912, il suscite un ouvrage d’un style nouveau: Christus : manuel d’histoire des religions. Enfin, ses lectures approfondies des évangiles débouchent sur une Å“uvre qui fait date : Jésus-Christ, sa personne, son message, ses preuves (1928). D’autre part, sa spiritualité se révèle étonnement moderne. Toute à  l’écoute de l’Esprit, elle dispose l’homme au don total à  Dieu, en respectant pleinement son humanité. Elle s’exprime dans deux ouvrages: La religion personnelle et écrits spirituels. Outre Madeleine Daniélou, avec laquelle il a fondé la Communauté Saint François Xavier, ce témoin du Christ et cet apôtre de l’Esprit a durablement marqué des personnalités telles que Pierre Teilhard de Chardin, Henri de Lubac ou G.B. Montini, futur Paul VI.