Samaritaine et philanthropie, voilà deux mots qui résument à eux seuls l’existence du couple Cognacq-Jaà¿. Ernest Cognacq est le fils d’un modeste bijoutier de Saint-Martin-de-Ré. Rétais de souche, il est issu de vieilles familles de l’île, mêlant terriens et marins. Louise Jaà¿ est savoyarde, fille d’un pauvre maçon de Samoêns. Après des débuts chaotiques dans le Paris du Second Empire, le travail acharné des deux époux, associé à une volonté sans failles, leur permet de construire un vaste ensemble commercial auquel ils consacrent le moindre de leurs instants. Sans enfants, la création et le développement, pendant près de soixante ans, des grands magasins de La Samaritaine, fut devient l’unique but de leur vie. Nés pauvres, ils désirent mourir pauvres. Aussi, consacrent-ils la quasi-totalité de leurs gains fabuleux à des Å“uvres philanthropiques, notamment à travers la Fondation Cognacq-Jaà¿, créée en 1916, et les prix destinés aux familles nombreuses, institués en 1919. On estime à l’équivalent de plusieurs centaines de millions d’euros le montant des sommes qu’ils ont distribuées à leur employés et aux personnes nécessiteuses, de même qu’en dons aux employés de La Samaritaine, au cours de leur existence. Ernest et Louise Cognacq ont laissé à la postérité des réalisations hors du commun dont, un siècle plus tard, les traces sont encore visibles sur Ré et à Paris.