Cet ouvrage, publié à titre posthume, est le dernier de Jean-Marc Debard, président de la Société d’émulation de Montbéliard de 1975 à 2003, puis son président d’honneur, décédé le 18 octobre 2013 à Besançon. Il portait en lui ce livre depuis le début des années 1980, lorsque Jean-Pierre Bretegnier (1920-2010) lui confia un document d’une grande richesse et d’un immense intérêt, le » Journal » rédigé par son ancêtre, Samuel Méquillet (1669-1739), pasteur à Héricourt puis à Chagey. A partir de ce » Journal » d’une valeur documentaire exceptionnelle, Jean-Marc Debard entreprit une étude historique et généalogique très fouillée de la famille Méquillet et du contexte particulier dans lequel elle vécut, ce qui constitue l’objet de ce livre qui est pour la Société d’émulation un hommage posthume ému à son auteur, ainsi qu’une marque de profonde reconnaissance pour l’ensemble de son oeuvre.De fait, le » Journal » du pasteur Méquillet est constitué de plusieurs documents très complémentaires et tous du plus haut intérêt, témoignages inédits et éclairants d’un acteur de terrain, un pasteur solidement ancré dans son Pays. Lorsqu’on sait la place éminente occupée, tant sur le plan religieux que social ou intellectuel par les ministres du culte luthérien dans la Principauté sous l’Ancien Régime, on peut mesurer tout le prix de ces documents. Ses Mémoires sur les affaires du pais dès le 1 janvier 1698, transcrits intégralement et abondamment annotés, constituent un témoignage original et vivant sur l’histoire du Pays de Montbéliard durant la période très troublée de l’annexion des Quatre Terres à la France. Le Carnot général de tout ce qui entre chacun an dans mon oeconomie ou de ma recepte ordinaire pour mon usage particulier permet de voir l’évolution du patrimoine et de la fortune du pasteur, membre par sa condition de l’élite sociale du Pays. L’Etat ou mémoire de ce qu’il à¿ a us de plus particulier dans ma vie relate les peines (décès, nombreuses maladies) et les joies de sa vie familiale (naissances, mariages, fêtes), nous faisant véritablement rentrer dans l’intimité d’un foyer pastoral. Le dernier chapitre est consacré à la fin de la dynastie pastorale et au début de l’aventure industrielle textile de la firme Méquillet-Noblot d’Héricourt.