La Commune de Paris de 1871 s’est vue réappropriée par de multiples tendances politiques, de l’extrême gauche à l’extrême droite, en passant par les libertaires, les nationalistes révolutionnaires, les socialistes, les communistes, etc. Objet de passions, de fantasmes et de convoitises, son histoire a laissé à beaucoup le goût de l’inachevé. Louise Michel, le mur des fédérés, la « semaine sanglante » : autant d’évocations d’une révolution manquée, voire contrariée par ses faiblesses. Ce qui surprend notamment, c’est l’absence d’étude sur ce qui fut l’âme, le gage de son existence, le cœur même de la Commune de 1871 : son armée, émanation voulue du peuple par le peuple, mise sur pied dès le mois de mars 1871. Son histoire, son organisation, ses diverses formations, ses uniformes, son armement, etc. sont autant d’aspects qui ont échappent aux travaux historiques, et que nous présentons en ces pages avec une riche iconographie, parfois inédite. Outre les bataillons de gardes nationaux fédérés, vous y découvrirez d’étranges formations comme les tirailleurs blindés de La Villette, le bataillon contre-chouans, l’artillerie maritime, les trains blindés, les équipes de fuséens, la légion Schœlcher et bien d’autres formations aux noms si étranges que la postérité ne les avait pas retenus. Frédéric Pineau est historien, spécialiste des techniques de l’information et de la documentation, diplômé de l’Institut national des sciences et techniques de la documentation (INTD) du Conservatoire national des Arts et Métiers de Paris (CNAM). Il est l’auteur de plusieurs beaux livres aux éditions OREP, ETAI, Histoire et Collections, etc. et d’une centaine d’articles sur les femmes dans la défense nationale, la Croix-Rouge française et la vie à l’arrière au cours des deux guerres mondiales.