MARIE ADELAIDE DE SAVOIE, L’ENFANT TERRIBLE DE VERSAILLES,

Collectif

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En octobre 1696, s’ébranle depuis Turin le cortège qui conduira Marie-Adélaïde de Savoie à  Versailles. Le contrat de mariage qui la lie désormais au duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV, scellera, quelques mois plus tard, le sort de l’Europe par la paix de Ryswick. Dès la naissance de sa fille, guidé par un cynisme lucide, Victor-Amédée II l’avait destinée à  devenir une princesse française. Il y réussit fort bien. D’emblée, le monarque fut séduit par l’extraversion, le naturel et la simplicité de l’enfant ; il la trouva  » à  souhait « . Devenue duchesse de Bourgogne, la jeune femme bouleverse néanmoins l’étiquette de la cour de France, confite dans les dévotions. Elle devient rapidement la coqueluche de Versailles. Son caractère tempère la religiosité morose de son mari ; sa gaieté galvanise autour d’elle musiciens, compositeurs, chorégraphes et hommes de lettres. Son entrain et sa désinvolture incitent à  multiplier les bals, les jeux, les représentations théâtrales, les loteries de chinoiseries… Le gout de la duchesse est éclectique. Elle danse le ballet-mascarade, se laisse séduire par le merveilleux féérique des contes, touche le clavecin avec un certain talent, applaudit au Théâtre Italien et interprète les tragédies sacrées que lui offre Madame de Maintenon. Les dernières années du règne de Louis xiv voient ainsi renaître, sous le coup de divertissements dispendieux honorés par le roi, tout un mécénat littéraire, musical, mais aussi architectural, autour des travaux d’aménagements de la Ménagerie, dont la jouissance est offerte à  la duchesse. La cour sort de sa torpeur durant cette époque charnière qui relie les splendeurs éteintes de la cour du Roi-Soleil aux excès de la Régence, puis de Louis XV. En éclairant ses années de formation, en étudiant le mécénat de la duchesse de Bourgogne au sein du système de la cour et d’une politique de distinction marquée par la prégnance de plusieurs clans politiques, en interrogeant l’efflorescence d’oraisons funèbres d’o๠percèrent les espoirs déçus et l’imaginaire collectif de la nation, le présent volume entend combler les lacunes de l’historiographie contemporaine longtemps restée muette sur la brève destinée de Marie-Adélaïde de Savoie et le climat de la cour de Versailles entre 1696 et 1712.

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