1815. Trois cents ans après Marignan, Français et Suisses s’affrontent de nouveau au cours des Cent-Jours. Après s’être échappé de l’île d’Elbe, Napoléon débarque en France en Mars 1815. Sous la pression des puissances alliées coalisées contre l’Empereur, la Suisse quitte sa neutralité et se range du côté des ennemis de la France napoléonienne. Au mois de Juillet, l’armée suisse envahit et occupe la Franche-Comté lors d’une campagne militaire qui fut jugée par la suite calamiteuse. Elle participe également, et avec un peu plus de prestige, au siège de la forteresse de Huningue, aux côtés des Autrichiens. Sa contribution conséquente et sa collaboration active furent néanmoins minimisées puis totalement occultées dans l’historiographie de ce siège. Cette guerre dérisoire, qui ne fit qu’une dizaine de victimes, joua une rôle-clé dans l’affermissement de la neutralité helvétique. À ce moment, la Suisse était partagée entre la tentation de jouer un rôle notable dans le nouvel ordre européen, et le besoin de se mettre en retrait des conflits extérieurs, pour mieux se préserver de l’intérieur, alors que l’Europe entière entrait en guerre contre un homme déclaré ennemi de l’Humanité.