ROUEN (HISTOIRE DE)

ACHILLE LEFORT

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1884. Il y a la volontE d’informer et la grâce de dire ; A. Lefort possède l’une et l’autre.  » Professeur au lycEe  » et passionnE par l’histoire de Rouen, il relate ici le passE de la belle citE hErissEe de clochers, depuis les origines, Epoque o๠l’on vivait  » dans des trous creusEs au flanc des collines ou dans des huttes formEes de branchages « , jusqu’à  la fin du XIXe siècle, alors qu’on inaugure le lycEe de jeunes filles (1882) et que l’on crEe une Ecole rEgionale des beaux-arts (1883). Entre ces deux moments si EloignEs, c’est le destin de Rouen qui s’est accompli. Aussi l’auteur fait-il d’abord revivre les premiers occupants des lieux, les VElocasses, qui combattaient les Romains avec des dards à  trois pointes et des javelots enflammEs, avant d’Evoquer la citE fortifiEe par les vainqueurs, o๠l’on fabrique dEjà  des draps, o๠l’on commerce avec l’Angleterre et o๠est fondE, dès le IIIe siècle, un EvêchE. Saint Romain et saint Ouen seront sans doute les prElats les plus illustres, mais à  partir du VIIIe siècle, leurs successeurs apparaà®tront davantage comme des hommes de guerre que comme des gens d’Eglise. Au siècle suivant, Rouen est dEvastEe par les Normands et après le traitE de Saint-Clair-sur-Epte (911), c’est leur chef Rollon qui devient le maà®tre de la Normandie. Guillaume le ConquErant, Conan et Arthur de Bretagne, morts tragiquement, sont citEs comme des hEros lEgendaires, mais pendant que Français et Anglais se disputent la citE, celle-ci parvient à  rester active et prospère et au XIVe siècle,  » presque tous les mEtiers encombrent les rues « . Crieurs de vins, fripiers, marchands d’oublies proposent leurs marchandises, tandis que le marEchal-ferrant, le couvreur, le charpentier, le perruquier sont à  leur ouvrage ; et naturellement les drapiers, les tanneurs, les cordonniers.  » La vie matErielle est large et plantureuse.  » Pourtant, au XVe siècle, la situation militaire s’aggrave et au terme d’un siège terrible (famine, trahisons, cadavres empilEs dans les fossEs), les Anglais s’emparent de la ville qui ne redeviendra française qu’en 1449. Ensuite, pendant plusieurs dEcennies, c’est le règne de la paix, de la prospEritE et de l’embellissement architectural (Eglise Saint-Maclou, tour de Beurre, tour de la Grosse-Horloge…) sous la houlette de Georges d’Amboise. Ce sont les guerres de religion qui ramènent la violence intra muros : prise de la ville par les protestants en 1561, mise à  sac de celle-ci par les catholiques, la même annEe. PassEe à  la Ligue, Rouen ne se soumettra à  Henri IV qu’en 1594. Au XVIIe siècle, malgrE une misère du petit peuple grandissante (rEvolte des Nu-Pieds impitoyablement rEprimEe par Richelieu lui-même) et en dEpit de la rEvocation de l’Edit de Nantes (1685), Rouen reste l’un des ports les plus prospères de France. Cette excellence et l’Eclat de l’art et de la pensEe à  l’Epoque n’empêcheront pas la chasse à  la sorcellerie dans la citE (procès de Madeleine Bavent). C’est en 1703 que la rouennerie est crEEe (la toile tout coton), mais le siècle s’achève sur une crise Economique (concurrence anglaise) qui sera intensifiEe par les EvEnements rEvolutionnaires et il faudra attendre le dEbut du XIXe siècle pour que la prospEritE revienne.© Micberth

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Année de parution

2002