Longtemps considérée en Europe comme la forme naturelle de gouvernement, la royauté a su évoluer dans la durée, comme le montrent les études réunies dans ce livre. Le roi n’exerçait un pouvoir légitime qu’après des rites de passage. Le sacre tirait sa force de ses racines bibliques (soulignant l’élection divine) et d’une conception eschatologique appelant le roi à conduire son peuple vers un royaume qui n’est pas de ce monde. Il a été longtemps une cérémonie mystique, dans le choeur clos d’une cathédrale, avant d’être « médiatisé » et de se prêter à la mise en scène fastueuse et festive. Si l’élection du roi n’a jamais totalement disparu, la succession héréditaire s’est imposée, et la reine a été associée très tôt aux rites de l’onction et du couronnement. L’idée selon laquelle le roi tenait de ses sujets l’autorité qu’il avait sur eux, et non plus de Dieu, a été le grand retournement de la Révolution. Les monarchies constitutionnelles du XIXe siècle ont ainsi adopté des rites de substitution : serment devant les chambres représentatives, discours du trône. L’ouvrage fait ainsi l’histoire d’une monarchie sans cesse réinventée. Jean-François Gicquel (†2021), maître de conférences (HDR) en histoire du droit à l’université de Lorraine, a mené des travaux sur l’histoire politique, institutionnelle et religieuse, ainsi que sur le droit du patrimoine. Catherine Guyon est maître de conférences (HDR) en histoire médiévale à l’université de Lorraine et correspondante de l’Académie de Stanislas. Ses recherches concernent l’histoire religieuse, sociale et culturelle de la fin du Moyen Âge. Bruno Maes est maître de conférences (HDR) en histoire moderne à l’université de Lorraine. Ses travaux portent sur l’histoire religieuse, politique et culturelle du XVe au XVIIIe siècle, en particulier sur les pèlerinages, l’imprimerie et la médecine.