1838. Difficile de mesurer l’intErêt et la portEe de l’ouvrage du Dr Robineau-Desvoidy, si l’on oublie qu’il a EtE publiE en 1838, entre deux rEvolutions politiques, à  une Epoque o๠le catholicisme n’Etait plus une religion d’Etat, mais o๠certains de ses reprEsentants stigmatisaient l’esprit positif et les attendus scientifiques. Certes, il est question ici du passE de Saint-Sauveur et des autres communes du canton (Etude topographique, historique, archEologique et dEmographique) – non d’une œuvre thEologique – mais ce qui caractErise justement la monographie de notre auteur, victime d’une cabale religieuse en raison de ses Ecrits, c’est qu’il s’agit d’un essai statistique, d’une  » histoire de l’homme faite à  l’aide de chiffres « , donc d’un travail qui vise à  montrer Saint-Sauveur et les localitEs environnantes, dans l’exactitude de leur matErialitE. Que la religion chrEtienne ait remplacE le druidisme, dans le pays des Cambiovicenses, ne paraà®t pas le plus important au Dr Robineau-Desvoidy, mais bien l’absence, trop souvent, dans le pays qui nous intEresse, de traces de ces rites anciens ou bien la destruction, par Coligny, du monastère de Moutiers, qui a sombrE dans l’impiEtE :  » VanitE des choses humaines !  » C’est pourquoi il s’efforce, pour Saint-Sauveur, mais aussi pour Moutiers, Sainte-Colombe, Fontenoy, Saints, Treigny, Sougères, Thury, Lainsecq, Sainpuits, Perreuse, de procEder à  des relevEs topographiques prEcis, de faire un lien entre les diverses natures de sols, la flore existante et les productions agricoles (vignes sur les coteaux calcaires), de montrer que les noms des localitEs ne sont pas dus au hasard, mais à  une dEsignation nEe de l’aspect du pays (Sainpuits, de sain ou cain, salubre et puy, montagne…), que le christianisme a EtE, dans les faits, l’hEritier du paganisme (statue d’Hercule dans l’Eglise de Perreuse) et que lEgendes et religions ne sont que l’expression d’une aspiration humaine profonde. Quant à  l’Etude dEmographique qui constitue le sujet principal de son ouvrage, elle s’appuie essentiellement sur les dates et sur les chiffres : recensement de 1825 (Saint-Sauveur : 1 283 habitants, Fontenoy : 804, Treigny : 2 117…), tableaux de naissances et de dEcès de 1800 à  1835, EpidEmie de variole de 1802 à  1806, dEcès moyens chaque annEe, diminution de la mortalitE grâce à  la vaccine (bienfaisant Dr Jenner !), à  la qualitE des praticiens et au progrès de l’hygiène dans les 11 communes du canton. Il termine par une notice consacrEe plus particulièrement à  la population de Saint-Sauveur, citant les registres des curEs à  partir de l’an 1581, Evoquant les industries exercEes aux XVIIe et XVIIIe siècles (tisserands, drapiers, potiers…) et les noms des habitants qui remontent parfois aux âges celtiques… © Micberth