Figure oubliée de la famille de Dietrich, Sybille (1755-1806) n’est pas seulement l’épouse de Philippe Frédéric, le premier maire élu de Strasbourg, et l’arrangeuse de La Marseillaise, qui a été chantée pour la première fois dans son salon. Femme des Lumières profondément républicaine, intellectuelle, elle tient salon à Strasbourg et à Paris. Sous la Terreur, elle échappe de peu à la guillotine qui fauche son mari et, veuve volontariste, fait face à la ruine des affaires Dietrich. C’est aussi une amante qui affronte sa famille pour vivre son amour avec un jeune et brillant militaire, une mère éplorée qui perd, un à un, ses quatre enfants, une grand-mère qui n’hésite pas à élever sa petite-fille illégitime dans un monde aux moeurs encore figées, une franc-maçonne engagée dans les premières loges féminines. Sa vie s’inscrit au sein d’un vaste réseau familial et amical qui rayonne dans toute l’Europe, de Nantes à Hambourg, en passant par Bâle et Paris, et bien sûr Strasbourg, au milieu des grandes figures littéraires, artistiques et politiques de son époque en révolution. Sous la plume vivante de l’auteure et à travers de nombreuses citations épistolaires, la baronne et citoyenne Dietrich joue de la musique, lit, commente la politique, pleure et réconforte. En un mot, elle vit – ou revit – à chaque page.