THORIGNY-SUR-OREUSE (HISTOIRE DE)

ABBE H. BOUVIER

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1886. Dans l’Annuaire de l’Yonne de 1843, Thorigny, près des sources de l’Oreuse, est prEsentE comme l’un des plus beaux villages du dEpartement : il n’y a donc rien d’Etonnant à  ce que l’abbE Bouvier, curE de Villefargeau, lui ait consacrE une monographie ; d’autant que le site est fort ancien, des outils de l’Epoque y ayant EtE dEcouverts. Par ailleurs, une meule en granit micacE atteste de la prEsence romaine. Ensuite, il faut attendre le IXe siècle pour que Thorigny soit citE dans un document important, le Liber Sacramentorum, qui contient le nom des paroisses du diocèse de Sens, dont fait partie Thoringia, appelE aussi Thoriniacum, Thorigniacum, Toreneius, jusqu’au XIIe siècle. C’est vers 1130 que le premier seigneur connu, Etienne de Thorigny (de Torigniaco), est EvoquE dans un acte officiel, comme tEmoin dans une donation ; de nombreux chevaliers, ou dits tels, lui succèderont jusqu’au XIVe siècle, sans que l’on puisse toujours affirmer avec certitude qu’ils sont bien seigneurs du lieu. A partir de Geoffroy de Sergines, descendant du cElèbre compagnon de saint Louis aux croisades, la lignEe des seigneurs de Thorigny, recensEe avec soin par l’abbE Bouvier jusqu’à  la REvolution, est ininterrompue. Mais l’abbE Bouvier ne s’intEresse pas seulement à  la gEnEalogie seigneuriale ; il fait aussi revivre la communautE d’habitants qui est composEe de vilains, de serfs associEs et (en majoritE) d’hommes libres ; et il dEcrit, en outre, l’organisation civile qui est si bien conçue (dès 1546 il y a des Ecoles qui fonctionnent rEgulièrement) que la REvolution ne modifiera pas sensiblement l’Etat des esprits. Par contre, les faits de guerre (essentiellement de religion) n’Epargneront pas le bourg et sa rEgion, malgrE la prEsence du château de Thorigny et de ceux de Launay, Sixte, Fleurigny, Voisines, Fontaine, conçus pour abriter les populations en cas d’attaques de bandes armEes et en dEpit des murs d’enceinte des villages. Les passages de troupes, les rEquisitions et les exactions alors ne se comptent plus. Toutefois, la vie religieuse est active et intense : les abbayes de Vauluisant, de Saint-Pierre-le-Vif, de Notre-Dame de la Pommeraie sont à  la fois des foyers de propagation de la chrEtientE, des lieux o๠l’on dispense des soins (Saint-Pierre-le-Vif) et des communautEs prospères ; et l’on ne saurait oublier que ce sont ces moines qui, les premiers, ont dEfrichE la masse des forêts, ont couvert de moissons des terres qui Etaient incultes et ont contribuE puissamment à  l’Equilibre social, dans le SEnonais comme ailleurs.© Micberth

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Année de parution

2001